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La chasse & la pêche

La richesse de la biodiversité cévenole et les milieux naturels préservés du Parc national attirent de nombreux amateurs d’activités de pleine nature. Voici un état des lieux concis de la pratique de la chasse et de la pêche au sein du territoire du Parc.

 

La chasse

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Chasseur au lever de soleil avec mer du nuage sur Florac © Julien Marie

Le Parc national des Cévennes est l’un des rares parcs nationaux de l’hexagone a être habité dans son cœur de façon permanente et significative. Lors de la création du Parc, le maintien de la chasse dans le cœur a été l’un des éléments majeurs du contrat passé entre l’État et les habitants du territoire. Cette activité œuvre à la bonne gestion des espèces chassables.

 

Le décret de 2009 confirme et conforte l’exercice de la chasse dans le cœur de Parc. Cette pratique est précisée par la charte de l’établissement public. Cette dernière soutient une chasse gestionnaire, non marchande et accessible financièrement aux « gens du pays ».

La chasse est nécessaire à la bonne gestion des populations d'ongulés sauvages pour notamment préserver l’équilibre entre la présence de ces animaux et, les activités agricoles et forestières. D’ailleurs, le Parc national anime un observatoire de l'équilibre agro-sylvo-cynégétique, qui vise à apprécier et suivre l’équilibre entre les populations de grand gibier, leur milieu de vie et les activités humaines. Il constitue un outil d’aide à la décision pour une gestion harmonieuse de cet équilibre sur le territoire.

Historiquement, la chasse au petit gibier a longtemps été prédominante dans les Cévennes. Cependant, depuis la création du Parc national des Cévennes, les populations d’ongulés sauvages réintroduits (chevreuil et cerf) ont connu une progression remarquable, au point de causer, par  endroit, des dégâts importants. Afin de contrôler les dynamiques de population, à chaque nouvelle campagne, le Conseil d’administration de l’établissement public du Parc national fixe des plans de chasse dans le cœur, pour le chevreuil et le cerf. Le nombre de prélèvements est fixé pour chaque secteur de chasse au sein des massifs : Aigoual, mont Lozère, Causses-Gorges, Vallées cévenoles.

 

Une gouvernance spécifique

 

La chasse sur le territoire national est cadrée par les dispositions du code de l’Environnement et son organisation est annuellement réglementée et déclinée à l’échelle départementale, par arrêté préfectoral.

Afin  d’organiser la chasse, chaque département met en place un schéma départemental de gestion cynégétique. Il est élaboré par la Fédération départementale des chasseurs en concertation, notamment avec la Chambre d’agriculture et les représentants des forestiers. Le schéma est approuvé par le Préfet, après avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage.

Cette réglementation prévaut pour l’aire d’adhésion du Parc.

En cœur de Parc, la chasse est autorisée par le décret de création du Parc national, précisée par la charte du territoire et réglementée par les décisions prises par le Conseil d’administration de l’établissement. 6 sous-commissions rassemblant chacune entre 20 et 25 membres et représentant tous les massifs sont consultées, à minima, une fois par an. Elles donnent leurs avis sur les questions relatives à la gestion des populations de grand gibier et l’organisation de la chasse dans le cœur. Elles sont composées d'élus, d'agriculteurs, de forestiers, d'associations de protection de la nature, d'usagers de la nature et, naturellement, de chasseurs.

 

Les territoires de chasse dans le cœur sont répartis de manière spécifique avec plus de 80% relevant de l'association cynégétique du Parc national et le reste du territoire est chassé par des personnes regroupées au sein de territoires de chasse aménagés.

Seuls les membres de l’association cynégétique du Parc national et des territoires de chasse aménagés peuvent chasser en cœur de Parc.

 

L’association cynégétique et les représentants des territoires de chasse aménagés sont les interlocuteurs exclusifs du Parc national pour la mise en œuvre de la politique cynégétique.

On retrouve dans le cœur de Parc, six territoires de chasse aménagés.

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Les zones de tranquillité

Si le grand gibier doit être chassé partout pour éviter de trop fortes concentrations sur des zones refuges, il existe des territoires où certaines espèces animales ne peuvent pas être chassées : les zones de tranquillité. Celles-ci ont été mises en place afin de sauvegarder le petit gibier. Elles représentent, en tout, plus de 16 % du territoire du cœur.

Les zones de tranquillités assurent la quiétude du petit gibier et du gibier migrateur tout en permettant la chasse du grand gibier. Il est donc strictement interdit de capturer ou de prélever le petit gibier et le gibier migrateur dans ces zones.

 

 

Le Parc expérimente

 

Entre 2018 et 2021, le Parc national a conduit deux expérimentations : le report de la chasse sur certaines zones pendant la période du brame du cerf et l'utilisation de munitions sans plomb pour des raisons sanitaires.

 

Préserver le brame du cerf

Sur les zones de tranquillité de Barrandon, du Mont Lozère et de Fontmort, soit sur plus de 5000 ha en cœur de Parc, l'ouverture de la chasse a été reportée au 16 octobre alors que sur le reste du territoire elle commence près d'un mois et demi plus tôt. Cette expérimentation s'est déroulée lors de trois saisons de chasse ( de 2018 à 2021).

Le report de l'ouverture de la chasse a été mis en place afin d’éviter les conflits d’usages puisque le brame suscite un réel engouement de la part de la population et des visiteurs. En dépit d’une période raccourcie de plus de 40 jours pour la réalisation des plans de chasse, le bilan des années d'expérimentation a été satisfaisant. Ainsi, le report de l'ouverture de la chasse sur ces trois zones de tranquillité a été reconduit lors des saisons suivantes.

Chasser avec des munitions sans plomb

Dans le cadre du programme européen Life Gypconnect pour la conservation du Gypaète barbu, le Parc national, en partenariat avec la LPO et la Fédération des chasseurs de la Lozère (FDC 48), a expérimenté durant deux ans l’utilisation de munitions sans plomb pour la chasse au grand gibier.

Une cinquantaine de chasseurs volontaires, issus de 43 communes du Parc, se sont lancés dans cette expérimentation, visant à protéger les vautours contre le risque d’empoisonnement lié à la consommation de plomb présent dans les carcasses. Les munitions au plomb présentent, en effet, un danger pour l’environnement et la santé humaine.

À l’issue de l’expérimentation, les retours effectués par les chasseurs ont été très positifs. Les munitions sans plomb ont été déclarées aussi efficaces que les munitions traditionnelles. Les partenaires et les participants souhaitent donc trouver les moyens de poursuivre et de pérenniser cette action vertueuse et d'inciter l’ensemble des chasseurs du cœur, voire même de l’aire d’adhésion, à utiliser ces munitions.

Cette opération a donc été relancée dans le cadre du programme Life Gyp'act.

 

 

La pêche

 

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Pêcheur sur le Tarn © Yannick Manche
La pêche s’est toujours pratiquée dans le Parc national, notamment dans le cœur qui est considéré comme un territoire de référence en la matière. La beauté du cadre naturel, la diversité des cours d’eau et la richesse de la biodiversité aquatique permettent de vivre des expériences uniques de pêche récréative dans un environnement préservé.

 

Les rivières du territoire abritent des espèces de poisson protégées au plan national, comme le barbeau méridional, le blageon, la truite fario (de souche méditerranéenne), le chabot ou encore la vandoise à long museau.

Pour favoriser une gestion durable de la biodiversité piscicole, la pêche dans le cœur du Parc national est réglementée et s’appuie sur des arrêtés préfectoraux qui précisent la réglementation nationale.

La mise en réserve de certains tronçons de cours d’eau peut être décidée par les fédérations et associations locales de pêche (y compris les sociétés privées) afin de participer au renouvellement des populations de poissons. Ces structures mènent également des actions de sensibilisation auprès du grand public sur la fragilité des milieux et des espèces aquatiques ainsi que sur les enjeux de leur préservation.

La pêche « no kill » est encouragée sur le territoire du Parc.

La protection de ce patrimoine permet de conforter la destination de « pêche patrimoniale » du Parc national, qui repose avant tout sur la qualité des milieux aquatiques.