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Les vestiges de l'histoire

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Le pont de Quézac © Alain Lagrave
Les marques laissées par l’homme couvrent toutes les époques, de la préhistoire à nos jours. Elles font du territoire du Parc national  un véritable témoignage de l’adaptation des hommes à la vie dans les montagnes sèches méditerranéennes.

Les premiers temps

A la fin du néolithique, les premières communautés agro-pastorales se sédentarisent dans les Causses et Cévennes. C’est l’époque des premiers villages, du début de l’agriculture et de l’élevage, mais aussi de la construction de mystérieux monuments de pierre : les mégalithes. 

Les hautes terres sont aujourd’hui ponctuées de menhirs et dolmens ; avec près de 200 monuments connus à ce jour, dont 70 sont dressés, les monuments de la cham des Bondons  représentent  la deuxième concentration de menhirs en France. Des dolmens et menhirs se retrouvent par ailleurs sur l’ensemble du territoire.

De l’époque gallo-romaine, les vestiges sont plus rares mais pourtant remarquables, comme l’illustre mausolée de Lanuéjols (Lozère), parvenu jusqu’à nous en parfait état de conservation. La mise au jour de quelques villas « à la romaine » (chauffage au sol, sols mosaïqués) atteste la présence d’une aristocratie gallo-romaine. Dans les Cévennes, la villa gallo-romaine de Saint-Clément offre encore des fondations bien visibles. Dispersés sur tout le territoire, plusieurs vestiges artisanaux sont plus discrets : ils témoignent d’une sidérurgie ancienne et d’importants ateliers de céramistes en Cévennes. 

L’époque féodale

Le patrimoine médiéval révèle l’affirmation des seigneurs laïcs et ecclésiastiques tirant profit de l’affaiblissement de l’influence royale à partir du XIe siècle. De la période médiévale datent un grand nombre d’églises et de monastères : les églises St-Paul-et-St-Pierre d’Ispagnac, St-Flour-du-Pompidou, Notre-Dame de-Valfrançesque et Notre-Dame-de-Molezon sont parmi les plus remarquables. Toujours utilisé, le pont de Quézac est construit à la même époque.

Les châteaux marquant toutes les vallées au Moyen Age sont aujourd’hui souvent ruinés (St Julien d’Arpaon, Château du Tournel). Il reste cependant quelques sites majeurs, comme le château de Grizac et du Miral, aux côtés de quelques restaurations exemplaires comme celle du castrum de Calberte.

Le patrimoine bâti médiéval se révèle aussi jusqu’au cœur des bourgs et villages : d’époque gothique ou Renaissance, quelques maisons sont particulièrement remarquables à Villefort, Florac, Barre des Cévennes, Saint Germain de Calberte et dans les hameaux.

De l’époque médiévale date l’influence décisive des activités humaines sur les paysages cévenols : châtaigneraies cultivées, pentes aménagées en terrasses, équipements hydrauliques et béals…

De la Réforme à nos jours

Au XVIe siècle, les Cévennes sont gagnées par les idées de Luther et de Calvin. Catholiques et protestants se déchirent dans un conflit destructeur. Un temps apaisées, les anciennes querelles sont ravivées au début du XVIIIe siècle au cours de la guerre des Camisards. De nombreux lieux de mémoire sont encore aujourd’hui attachés à ses événements.

Le XVIIIe siècle voit le développement de l’élevage du ver à soie, entraînant souvent l’agrandissement des  maisons par l’aménagement de magnaneries, dont certaines sont encore bien visibles aujourd’hui. 

Exode rural, puis crises du début du XXe siècle vident radicalement les Causses et les Cévennes au profit des villes. Depuis les années 1970, une dynamique nouvelle s’amorce, accompagnée par la création d’un parc national, donnant un nouveau visage aux villages et paysages entre conservation des vestiges du passé et innovation.