Une zone humide est un espace inondé ou gorgé d’eau, de manière permanente ou temporaire.
Quand elle existe, la végétation est dominée par des espèces adaptées à des conditions difficiles telles que la variation des conditions d’oxygénation, un sol peu portant ou le lessivage des minéraux. Cette végétation est dominée par des plantes hygrophiles,préférant ou exigeant des conditions humides.
Le territoire du Parc national compte plus de 2 000 zones humides cartographiées dont 2/3 sont des prairies humides ou des tourbières.
Elles ont des propriétés très utiles pour le bon fonctionnement des écosystèmes mais aussi pour les activités humaines :
- l’atténuation des crues et des inondations : en cas de crues, la zone humide absorbel’eau et freine sa circulation
- le maintien de la qualité des eaux : la zone humide peut agir comme un filtre mécanique et biologique via l’activité des bactéries ou de la flore
- la réduction des sécheresses et des canicules : la zone humide absorbe l’eau dont une partie va s’infiltrer et alimenter les nappes phréatiques. Durant l’été, cette eau fraiche peut soutenir les débits des cours d’eau
- le stockage du carbone : la zone humide absorbe et emmagasine les molécules carbonées notamment par le biais de la végétation vivante ou décomposée
Dans le monde, les tourbières ne couvrent que 3 % des terres émergées mais contiendraient 30 % de toute la matière organique, soit l'équivalent de 50 % du CO2 atmosphérique. Dans un contexte de changement climatique, la préservation et la restauration des zones humides s’impose plus que jamais comme une priorité.
Les zones humides accueillent une biodiversité exceptionnelle : plus de 50 % des espèces d’oiseaux en dépendent et 30 % des espèces végétales remarquables et menacées en France y sont inféodées.
Si vous vous promenez dans une zone humide, vous aurez peut-être la chance d’y observer l’une des espèces emblématiques de ces milieux :
- la Drosera (plante carnivore) et le Lézard vivipare au niveau des tourbières
- l’Azuré de la Croisette (papillon) et la Gentiane des marais dans les pelouses humides
- le Crapaud calamite ou l’Agrion jouvencelle (libellule) dans les lavognes et les mares
Zoom sur les milieux tourbeux
Les tourbières sont des zones humides remarquables à plus d’un titre. Le sol y est saturé d’eau en permanence et privé d’oxygène. Ces conditions ralentissent l’action des bactéries et des champignons, responsables de la décomposition et du recyclage de la matière. Il en résulte une accumulation de litière végétale et de débris organiques partiellement décomposés ainsi qu’une acidification de l’eau.
Les tourbières évoluent très lentement et beaucoup ont des origines qui remontent à la dernière glaciation (environ 12 000 ans). Cette grande inertie accentue leur sensibilité et, en cas de forte dégradation (drainage, exploitation, plantations, pollution...), leur restauration peut s’avérer impossible.
Le Parc national des Cévennes compte plus de 1000 zones tourbeuses, situées principalement sur le Mont Lozère et le Mont Aigoual. 1/3 des zones humides du territoire du Parc sont des tourbières.
Cet environnement qui, à première vue, pourraient être qualifié d’hostile, favorise une faune et une flore très spécialisées. Les mousses et en particulier les sphaignes sont des éléments essentiels de cet habitat. Elles contribuent à la formation de la « tourbe » ; une sorte de matériau végétal fossilisé qui a longtemps été utilisé comme combustible.
Dans le Parc national des Cévennes, les tourbières et autre zones tourbeuses accueillent des espèces comme le Rossolis à feuilles rondes (ou Drosera), le Criquet ensanglanté, la Vipère péliade, la Leucorrhine douteuse ou le Sympétrum noir (libellules), la Grenouille rousse...