Une nouvelle station de Sympétrum du piémont (Sympetrum pedemontanum) a été trouvée dans la vallée de l'Hérault par des agents du Parc. Cette espèce à fort enjeu pour le territoire est très difficile à observer dans le Parc.
La majorité des adultes (presque une centaine ! ) ont été aperçus dans la prairie, une ancienne pommeraie enherbée, située juste à côté de ce béal d'environ 130 mètres de long :
Cette découverte n'aurait pu être réalisée sans le formidable travail réalisé dans le cadre de l'Atlas de la Biodiversité Communale de Valleraugue puisque c'est une photo postée sur la page Facebook de cet ABC qui a incité nos agents à explorer ce béal très bien caché et peu accessible.
Le Sympetrum du piémont : une espèce d'odonate patrimoniale parmi les plus importantes du Parc
Un des plus petit Sympetrum, il se reconnait très facilement aux barres brunes sur les ailes qui contrastent avec les grands ptérostigmas (points dans l'aile) crème chez les femelles et rosé chez les mâles. Son abdomen est rouge vif, ses pattes noires et son thorax brun uniforme.
Il a un vol lent et papillonnant à la différence des autres Sympetrum généralement beaucoup plus rapides (sauf le Sympetrum depressisculum) et se pose fréquemment à l'extrémité des tiges ou à même le sol.
En France cette espèce est surtout présente dans la partie orientale du pays mais aussi sur les basse vallées du Rhône et de la Durance.
Réputé pour préférer les régions vallonnées jusqu’à 700m d'altitude, le Sympetrum du Piémont fréquente les court d'eau à courant lent souvent pourvus d'une végétation abondante (fossés de drainage, canaux d'irrigation) mais aussi les eaux stagnantes (mares, zones d'inondations, prairies humides) Les sites sont souvent ensoleillés et peu profonds.
Dans le Parc national des Cévennes il est seulement connu à deux endroits : une station assez ancienne prés de Chamborigaud où un seul individu a pu être observé en 2021 et la vallée de l’Hérault sur la commune de St André de Majencoules. Il est surtout rencontré dans les béals bien enherbés avec une végétation dense à proximité.
Le groupe thématique "libellule" du Parc investit du temps et de l'énergie pour une meilleure connaissance de la répartition de l’espèce sur son territoire. Et pour cause, sa beauté mise à part, elle figure parmi les espèces patrimoniales (espèces protégées, menacées, rares ou qui ont un intérêt scientifique particulier) les plus importantes. L'espèce figure également en classe 3 sur la liste rouge française.
La pollution des eaux, l'assèchement des ruisseaux dans la zone méditerranéenne et le curage des étangs représentent des menaces réelles pour ce Sympetrum. Le drainage des prairies humides, le comblement des gravières et le développement d'une pisciculture intensive sont à prohiber là où l'espèce se développe.