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Un réseau d’acteurs mobilisé sur la question du changement climatique

Tourisme durable

 

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© NM - PNC

 

 

3 questions à Nicolas de Davydoff, directeur de Cévennes Tourisme (office du tourisme de l’agglomération d’Alès), et président de la commission tourisme du Parc national.

 

 

 

 

 

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Le changement climatique va s’accentuer au fil des années, comment cette situation est-elle appréhendée par les prestataires touristiques que vous côtoyez ?

 

Le tourisme est toujours perçu à l’international comme une activité éminemment résiliente, face à des crises de diverses natures (catastrophes naturelles, crises politiques…). Si tel est le cas, c’est parce que les acteurs dont dépend l’activité ont des capacités d’apprentissage et d’adaptation très développées. Pour autant, face au changement climatique, le caractère structurel des changements à opérer revêt une telle dimension qu’il impose de repenser l’offre de fond en comble, et d’anticiper plus que jamais, sur le temps long. Selon la nature d’activité, les ressources, le contexte d’exploitation, les stratégies d’adaptation diffèrent nettement. La grande majorité des entreprises de tourisme sont des TPE ou des entreprises individuelles, ce qui permet plus de flexibilité dans l’adaptation de l’offre, mais également des moyens modérés. Plus les infrastructures sont importantes, plus l’inertie est marquée, ce qui s’observe notamment dans les stations de montagne.
Le point commun aux prestataires locaux, que j’ai la chance de côtoyer en Cévennes, c’est une conscience aiguë des enjeux, et une implication forte dans l’avenir du tourisme en Cévennes…. C’est ce que démontre l’engagement des prestataires dans les réseaux «Esprit parc national» ou «Engagé(e)s Tourisme Durable». C’est une chance de pouvoir compter sur un réseau d’acteurs aussi mobilisé sur la question du changement climatique.

 

Faut-il réfléchir à de nouvelles stratégies touristiques ?

 

C’est ce à quoi s’attelle l’équipe dédiée du Parc national, au travers de la rédaction d’une stratégie de tourisme durable pour la période 2023-2027, établie suite à différentes sessions de travail de la commission dédiée.  Les trois principaux piliers des actions prévues se rapportent à : la connaissance de l’activité, la consolidation de l’offre et enfin l’accompagnement d’un tourisme à faible impact pour préparer le territoire au dérèglement climatique. Outre le fait de penser ces stratégies en tenant compte des contraintes climatiques, il convient surtout de veiller à la bonne articulation des actions engagées entre les différentes administrations compétentes et d’associer les prestataires touristiques pour appréhender le caractère opérationnel et concret des différents axes stratégiques.

 

Quelles sont les pistes d’adaptation possibles ?

 

Elles sont de plusieurs ordres. Il y a une grande part des marges de manœuvre qui dépendent des clientèles elles mêmes, à commencer par les périodes de séjour : la hausse continue des fréquentations au printemps, au détriment des fréquentations estivales, est une tendance très encourageante qui demande à être soutenue par une proposition d’offre et de valeur intéressantes sur « les ailes de saison ». La sensibilisation des clientèles est un effort de tous les instants. Certains opérateurs ont des réticences très compréhensibles à « alerter » leurs clients et à leur donner les clés de compréhension des principaux enjeux environnementaux locaux. Pourtant, cet effort de sensibilisation permet de nouer des liens et de mieux donner à comprendre l’intérêt d’œuvrer, par des gestes simples, à un tourisme mieux maîtrisé, sans pour autant que le message soit reçu de façon culpabilisante pour les visiteurs.


Au plan de l’offre, les pistes d’adaptation principales se rapportent aux économies en énergie et en eau à réaliser. Les opérateurs doivent penser leurs investissements sur le temps long, en tenant compte d’une acceptabilité évolutive des clients (par exemple sur les piscines, les climatisations). Chaque aspect matériel de l’offre peut et doit désormais être questionné. De nombreux organismes proposent des accompagnements aux opérateurs sous des formats variés.

 

Les zones de fraîcheur du Parc à l’étude

 

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© Céline Lecomte

 

Le Parc a sollicité des chercheurs de l’université de Toulouse Jean Jaurès pour conduire une étude sur notre territoire et tenter de répondre à cette question : comment le changement climatique transforme t-il les espaces et les pratiques touristiques et sportives de nature au sein du Parc ? Durant 6 mois, ils se focaliseront principalement sur les lieux de fraîcheur et de baignade. Des sites qui deviendront encore plus attractifs qu’aujourd’hui avec la hausse du mercure dans les décennies à venir. Face à une fréquentation qui pourrait ainsi s’accroître sur notre territoire, l’établissement public souhaite anticiper ces changements de pratiques afin de permettre aux visiteurs de continuer de profiter des cours d’eau tout en respectant la biodiversité des milieux aquatiques.

 

DSEV

 

Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc de serres en valats. Son Grand angle s'intéresse au tourisme de demain et 4 pages spéciales sont consacrées aux animations estivales du Parc.

Vous pouvez le télécharger en cliquant ICI