Partager

Le voyage de l’eau sous le causse Méjean – Épisode 1 – A la découverte des anciens paysages des Grands Causses

Eau et milieux aquatiques

Etude hydrogéologique du causse Méjean - Episode 1- A la découverte des anciens paysages des Grands Causses

16456_bd.jpg
Paysage depuis le col de Perjuret © Olivier Prohin
09689_bd.jpg
Les Douzes © Bruno Daversin
09973_bd.jpg
Nîmes le Vieux © Olivier Prohin

 

Le Parc national des Cévennes et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) ont réalisé entre 2016 et 2020 une étude hydrogéologique du causse Méjean. L’objectif était de mieux connaître le fonctionnement des eaux souterraines de ce vaste plateau calcaire. Durant quatre ans, des études ont été conduites afin d’affiner les connaissances.
 
Dans ce premier épisode, nous vous proposons de partir à la découverte des anciens paysages des Grands Causses.

 

Un vaste plateau calcaire parsemé de dolines, de grottes, d’avens, de chaos ruiniformes, entaillé par de profondes gorges. Les paysages tels que nous les connaissons actuellement sont le résultat d’un long processus d’érosion par l’eau qui a débuté il y a plus de 200 millions d’années. Des chercheurs ont reconstitué l’histoire des paysages des Grands Causses depuis leur origine.


 

- 200 Ma à - 140 Ma (Jurassique)

La mer recouvre la région des Grands- Causses. Chaude et peu profonde, elle favorise la formation de calcaire.

- 140 Ma (Crétacé inférieur)

Sous l’effet d’un soulèvement général, la région des Grands Causses sort des mers. Une première phase d’érosion souterraine se met en place.

En surface, de petites buttes de karst se forment, donnant naissance à des paysages « ruiniformes ».

Ils sont toujours visibles, le plus emblématique étant le chaos de Nîmes-le-Vieux.

- 80 à - 60 Ma (Crétacé supérieur et Paléocène)

La mer revient et se retire plusieurs fois provoquant la création d’une épaisse couverture de sédiments.

- 60 Ma au début du Tertiaire

La mer quitte définitivement la région. L’épaisse couverture de sédiments s’altère et s’érode. La formation de la chaîne pyrénéenne provoque des déformations et des ondulations à la surface des Grands Causses. Les cours d’eau se concentrent alors dans les creux alors que les calcaires jurassiques sont mis à nu sur les points hauts (ou bosses).

- 25 Ma

La région est bouleversée par l’ouverture de la Méditerranée. Le massif des Cévennes constitue un point haut, progressivement érodé jusqu’au socle (granites et schistes).

De grandes plaines se déploient au contact des Cévennes.

 

- 13 Ma

Sous l’effet de la poussée alpine, le massif Central et les Cévennes sont soulevés. Les grandes plaines sont entaillées par les vallées du Tarn puis de la Jonte et du Tarnon, ce dernier sépare définitivement le causse Méjean des vallées cévenoles.

 

Qu’est-ce qu’un karst ?

 

Le mot karst, d’origine Slovène, désigne un ensemble de reliefs, superficiels ou souterrains, façonnés par l’eau dans les roches carbonatées. Dans les karsts, l’érosion des roches calcaires par l’eau se fait essentiellement par dissolution. L’eau circule dans la roche, en élargissant certaines fissures. Ce lent travail souterrain crée un réseau complexe de galeries que les écoulements empruntent pour ressortir sous la forme de sources au fond des gorges.

Les plateaux karstiques appelés causses s’étendent à l’ouest du Parc national des Cévennes. Culminant à 1247 m d’altitude au mont Gargo, le Méjean est le plus élevé.

dsev51_couv_image_phare_1.jpg

Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc "De Serres en valats". Son grand angle est consacré aux principaux résultats de l'étude hydrogéologique réalisée sur le causse Méjean. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.

 

 

Evènement !

Nous vous proposons une conférence (10 mars 2022) et deux animations (12 mars 2022) pour revenir sur les thèmes abordés par l'étude hydrogéologique du Causse Méjean et ses résultats.

Inscription obligatoire sur ce lien