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Le loup au cœur d’une journée d’échange

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Echanges sur l'estive de l'Aubaret © Natacha Maltaverne - Parc national des Cévennes 

 

Le 25 avril, une trentaine d’administrateurs du Parc national ainsi que des membres du conseil scientifique (CS) et du conseil économique social et culturel (CESC) de l’établissement ont participé à une journée d’information et d’échange sur la thématique du loup.

 

Le conseil d’administration (CA) du Parc national a toujours affirmé son soutien au pastoralisme, activité historique et à l’origine de la création des espaces ouverts et paysages emblématiques du territoire.  Suite à de nombreuses questions posées sur le loup par les membres des différentes instances de l’établissement, le président du Parc, Stéphan Maurin a proposé d’organiser une journée sur cette thématique afin d’apporter aux membres du CA, du CESC et du CS des connaissances sur l'espèce et sur la gestion de ce dossier au niveau local et national.

 

Suivi des l'espèce et réglementation

 

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Loup pris par un piège photo en 2024 © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

La journée s’est déroulée le 25 avril au Pont-de-Monvert-Sud-Mont-Lozère en présence du préfet de Lozère, Gilles Quénéhervé et de la sous-préfète de Florac, Valérie Fuscien. 

La matinée a été consacrée à des présentations. Tommy Gaillard chargé de mission à la direction Régionale Occitanie de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) a présenté l’écologie et la méthode de suivi du loup. Sur le territoire du Parc, deux meutes sont présentes sur le mont Lozère (depuis 2022) et le mont Aigoual (depuis 2024). 


Agnès Delsol, directrice de la Direction départementale des territoires de Lozère (DDT 48) est intervenue pour sa part sur la réglementation européenne et nationale concernant l’espèce ainsi que sur le plan national “loup et activités d’élevage” et sur les aides financières destinés aux éleveurs pour la protection de leurs troupeaux. 


Enfin, Rémy Chevennement, directeur adjoint, Régis Descamps, coordinateur du groupe « mammifère » et Hervé Picq, technicien agri-environnement du Parc national ont présenté les différentes actions conduites par l’établissement sur cette thématique. Chaque année, les agents du Parc effectuent des circuits hivernaux afin de récolter des indices de présence sur la neige pour permettre à l’OFB de mieux connaître la population sur le territoire. Ils réalisent également les constats chez les éleveurs lors d’attaques sur troupeaux dont les résultats sont ensuite transmis à la DDT pour expertise des suites à donner.

 

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Camille, berger et Zoé, médiatrice pastorale sur l'estive de Finiels © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Favoriser la cohabitation

 

Par ailleurs, plusieurs dispositifs sont mis en place pour faciliter la cohabitation entre pastoralisme et présence du prédateur ou pour accompagner les éleveurs dans la mise en œuvre de dispositifs de protection des troupeaux comme des journées de formation sur les chiens de protection organisées en partenariat avec l’Institut de l’élevage (IDELE). Par ailleurs, depuis 2021, chaque été, 7 médiateurs pastoraux sont embauchés par le Parc pour informer et sensibiliser les randonneurs sur la présence de troupeaux et de chiens de protection sur les sites les plus fréquentés du cœur de Parc.


En 2023, l’établissement a initié la mise en place du dispositif de bergers d’appui, géré par le service de remplacement de Lozère, qui permet à des éleveurs victimes d’attaques de bénéficier de renforts temporaires pour regrouper les animaux, apporter des soins aux brebis blessées, réparer des clôtures ou tout autre soutien nécessaire. Enfin, l’année dernière, l’établissement a accompagné la réalisation par un expert (CISTOLE) des premiers diagnostics de vulnérabilité sur deux exploitations du territoire particulièrement prédatées en 2022 et 2023, dont le groupement pastoral de l’Aubaret.

 

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Jean-Paul Hébrard, berger transhumant a présenté son système pastoral © Natacha Maltaverne - Parc national des Cévennes 

 

 

Échanges sur l’estive de l’Aubaret

 

La journée s’est poursuivie sur l’estive utilisée par Jean-Paul Hébrard, berger transhumant de ce groupement. À la tête d’un troupeau de 1 000 brebis entre juin et octobre, le groupement pastoral emploie aujourd’hui trois bergers pour assurer le gardiennage sur 400 ha d’estives depuis 2023 suite aux nombreuses attaques survenues sur le troupeau. Il utilise également 4 chiens de protection pour assurer la surveillance quotidienne des animaux et des clôtures ont été installées autour des principaux parcs de regroupement pour la chaume ou la nuit. 


Sur place, Cyril Prevent de l’entreprise Cistole - agréée par l’État pour réaliser des diagnostics de vulnérabilité sur les élevages prédatés - a présenté sa méthodologie pour accompagner les éleveurs et bergers dans l’amélioration de leur stratégie de protection du troupeau. 

 

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Parc clôturé utilisé lors des intempéries © Natacha Maltaverne - Parc national des Cévennes

 


Cette journée a été très appréciée par l’ensemble des participants et il a été acté que d’autres échanges pourraient se prolonger sur ce sujet dans un format similaire. De même Stéphan Maurin a rappelé sa volonté de développer ce type d’échanges constructifs au sein des instances du Parc sur d'autres thématiques. 

 

Pour aller plus loin :