Présent uniquement dans la péninsule ibérique et le sud de la France, ce passereau est en déclin. L’année dernière, le Parc national a débuté un programme de baguage pour approfondir ses connaissances sur sa biologie et son écologie.
Munis de jumelles et de lunettes, des gardes-moniteurs du Parc national, accompagnés par l’OFB Lozère, des bénévoles de l’ALEPE et de la LPO Lozère scrutent les arbustes qui parsèment les pelouses steppiques des hauts plateaux calcaires. Ils sont à la recherche d’un passereau peu abondant au plumage gris, noir et blanc et au bec à l’extrémité crochu : la Pie-grièche méridionale. Depuis l’année dernière, le Parc national s’intéresse plus particulièrement à cette espèce protégée et menacée.
En raison de la régression de ses effectifs (on compte moins de 800 couples nicheurs en France), elle bénéficie d’un programme national d’action pour éviter sa disparition comme cela a été récemment le cas pour sa cousine, la Pie-grièche à poitrine rose, premier vertébré à avoir disparu de France au 21e siècle. Sur le territoire du Parc, la Pie-grièche méridionale est uniquement présente sur les causses Méjean et Sauveterre où sa population est estimée à respectivement 20-25 et 15-20 couples.
« C’est une espèce qui fréquente les milieux ouverts et qui est tributaire de l’activité agropastorale. Elle chasse principalement des insectes de tailles diverses au sol et occasionnellement des micro-mammifères comme les mulots et les campagnols. L’espèce niche dans les buissons d’épineux que l’on trouve sur les parcours, notamment les vieux pieds d’aubépines dont certains doivent avoir plus d’un siècle ! La conservation de la Pie-grièche méridionale est conditionnée à la préservation de ces très vieux arbustes, un patrimoine végétal des paysages agro-pastoraux », explique Jocelyn Fonderflick, chargé de mission faune au Parc national.
Un programme de baguage
Afin d’améliorer la connaissance de cette espèce, le Parc a mis en place un programme de baguage l’année dernière. Une mission qui requiert de la patience. La capture du passereau s’effectue grâce à un piège clapnet. Le clapet de la cage se referme dès que l’oiseau est entré, attiré par une souris domestique placée comme appât. Cette dernière, enfermée dans une petite cage, ne sera pas consommée. Le piège est placé à quelques dizaines de mètres des buissons où a été localisé le couple, l’idéal étant d’avoir repéré l’arbuste épineux où sera construit le nid. Il faut ensuite attendre patiemment... Parfois sans succès.
« Le baguage doit permettre de savoir si le mâle et la femelle sont fidèles, si le couple niche chaque année sur le même site et il s’agit également d’évaluer le taux de survie des jeunes et des adultes ». En 2021, 14 individus ont été bagués, davantage le seront cette année.
Carte d'identité
Nom latin : Lanius meridionalis
Envergure : 30 à 34 cm
Durée de vie : 7 à 8 ans
Poids : 55 à 93 g
Caractéristiques : passereau nicheur de la famille des Lanidées.
La femelle pond 5 à 6 oeufs dans un buisson, qui écloront entre mi-avril et mi-juillet. Comme d’autres espèces de pies-grièches, elle a la particularité de chasser en empalant ses victimes par exemple sur des épines.
Statut UICN France : en danger
Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc "De Serres en valats". Son Grand Angle vous permettra de découvrir le formidable outil des Atlas de Biodiversité Communale. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.
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