La surface forestière du Parc national a été multipliée par plus de 4 depuis le milieu du XIXe siècle. Couvrant aujourd’hui 71 % du territoire, constituée pour 53 % de feuillus et 47 % de résineux, la forêt constitue un élément essentiel des paysages du Parc, de son patrimoine naturel et contribue de façon significative à l’économie locale. Une forêt aux multiples visages liée à la diversité qu’offre le territoire : altitude, exposition, géologie, climat, modes de gestion…. Les forêts dites « anciennes » (espaces qui étaient déjà couverts par de la forêt en 1850) représentent seulement 21 % des forêts actuelles. La forêt cévenole est donc relativement récente.
Les massifs de l’Aigoual, du Bougès et du mont Lozère abritent des forêts typiques de l’étage montagnard. Elles se composent d’environ 56 % de feuillus, essentiellement des hêtres (régulièrement en mélange avec des sapins pectinés) à plus de 1000 m, et de chênes à plus basse altitude. Ces peuplements côtoient des résineux issus notamment de la période des grands reboisements réalisés par l’État dans le cadre de la Restauration des terrains de montagnes (RTM) entre 1860 et 1930 afin de lutter contre l’érosion causée par les défrichements et le surpâturage : Douglas, Épicéa, Pin laricio, Pin à crochet, Mélèze… Des essences que l’on retrouve également dans les vallées cévenoles et le piémont sud, souvent issues des plantations réalisées dans le cadre du Fond forestier national (FFN) dans les années 1960-1970 pour redonner un élan économique à la région en proie à la déprise agricole. Sous influence méditerranéenne, ces forêts sont peuplées majoritairement de châtaigniers, chênes verts et pubescents.
Davantage présent dans le piémont, le Pin maritime, introduit dans la seconde moitié du XIXe siècle pour les besoins de l’industrie minière, gagne du terrain. Ce massif abrite également quelques peuplements naturels de pins de Salzmann, aussi appelé « Pin des Cévennes », une essence particulièrement rare à l’échelle nationale (que l’on retrouve aussi ponctuellement dans les gorges du Tarn).
Sur le causse Méjean, les forêts couvrent 43% de l’espace, en particulier sur sa partie ouest. Elles sont majoritairement résineuses : on y trouve surtout le Pin sylvestre, qui recolonise naturellement les milieux ouverts, et le Pin noir d’Autriche, introduit par le FFN. Dans les gorges du Tarn et de la Jonte, ce sont les feuillus qui prédominent et notamment le Chêne pubescent.
Les forêts du territoire sont à 78 % privées (contre 22 % de forêts publiques). Cette proportion est très différente dans le cœur de Parc, où la forêt publique occupe environ la moitié de la surface forestière.
Ce rapide portrait des forêts cévenoles étant dressé, ce Grand angle tente de vous apporter quelques éléments sur les impacts potentiels du changement climatique et les réponses en termes de gestion sylvicole visant à s’y préparer au mieux.
Tous les articles du Grand angle :
- Quels seront les impacts, potentiels ou avérés, du changement climatique ?
- "Nous devons trouver des modes de gestion flexibles pour rendre la forêt plus résistante et résiliente "
- Quelle place pour la libre évolution dans les forêts du territoire ?
Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc de serres en valats. Son Grand angle s'intéresse aux impacts potentiels du changement climatique sur la forêt.
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