Je suis élève de seconde au lycée Chaptal à Mende, et j’ai décidé de faire mon stage de fin d’année au Parc national des Cévennes à Florac.
Hier, mardi 18 juin, j’ai eu la chance d’assister à toute la procédure pour effectuer un lâcher de gypaètes barbus : de la pose d’une balise GPS sur l’oiseau jusqu’au lâcher.
Pour nous rendre sur le causse Méjean, au Villaret, là où les agents du Parc et de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) allaient préparer les deux gypaètes pour le lâcher, nous avons traversé de magnifiques paysages aux couleurs variées. Nous avons vu des cheveux d’anges, et de nombreuses fleurs violette, jaune et rose. C’était un vrai régal pour les yeux, un incroyable mélange de couleurs qui s’étendait sur plusieurs kilomètres.
Equiper les oiseaux
Une fois arrivés sur les lieux, nous avons fait connaissance avec les agents qui allaient s’occuper des gypaètes. Il y avait une longue procédure minutieuse à exécuter.
Tout d’abord, les agents ont commencé par mettre des bagues à l’oiseau, c’est-à-dire, des sortes de bracelets autour des pattes de couleurs différentes pour pouvoir l’identifier sur des sites d’alimentation.
Ensuite, ils lui ont installé une balise GPS sur le dos pour pouvoir suivre ses déplacements après son envol. Ils l’ont ensuite pesé et ont décoloré quelques plumes de la queue et des ailes pour pouvoir la reconnaître en vol.
Le second gypaète barbu a été amené sur le site et les agents ont répété le même processus avec elle.
Comme les deux gypaètes étaient inquiets pendant la manipulation, les agents ont dû leur mettre une capuche improvisée : une chaussette trouée sur la tête pour qu’elle ne soit pas trop stressée par le nombre de personnes se trouvant autour d’elle et qu’elle puisse respirer.
© Rémi Saint-Maxent
Les deux gypaètes que nous avons préparés pour le lâcher se nomment Tarn et Tourmente. Ce sont deux femelles qui ont fait un jour et une nuit de voiture pour venir jusqu’ici.
Lorsque l'intervention a été terminée, nous avons pris les gypaètes en photo et repris la voiture pour nous rendre à la vire où Tarn et Tourmente allaient être lâchées.
Le site de lâcher
Ce qu’il faut savoir sur la vire c’est que, hormis ceux qui devaient déposer les deux oiseaux dans leur nid, les autres personnes ne pouvaient pas s’approcher.
Nous devions observer la vire depuis une cabane en bois se trouvant a plusieurs centaines de mètres plus loin.
Dans la vire, il y avait déjà une autre gypaète plus âgée: Terre, lâchée au mois de mai. Elle s’est envolée quelques instants plus tard. L’autre gypaète qui était aussi dans la vire, Tornade, s’était envolée le matin même et elle est restée posée toute la journée dans les falaises, pas très loin.
Si les deux premiers gypaètes ne s’étaient pas envolés, cela n’aurait pas posé de problèmes de co-location entre rapaces puisqu’il y avait, à l’intérieur de la vire, plusieurs « enclos » qui séparaient Tarn et Tourmente de Terre et Tornade.
J’ai adoré la journée que j’ai passée en compagnie des agents du Parc et de la LPO ainsi qu’avec les poussins gypaètes, Tarn et Tourmente.
Je mesure pleinement la chance que j’ai eue de pouvoir assister à cet événement qui n’arrive pas tous les jours.
Tarn et Tourmente aussi ont de quoi se réjouir car grâce à elles, le projet de réintroduction de gypaètes barbus a atteint le nombre de 40 lâchers dans les Grands Causses depuis 2012.
Rémi Saint-Maxent
Stagiaire, Parc national des Cévennes
Une animation pour les collégiens de Florac
Le 31 mai dernier, une quinzaine d’élèves du collège de Florac Trois Rivières ont participé à une animation sur les Gypaètes. En compagnie de Caroline Devevey, garde monitrice et Juliette Outrebon, technicienne accueil et sensibilisation sur le massif Causses-Gorges au Parc national, les collégiens ont effectué une petite marche d’approche depuis Salvinsac pour observer à la longue-vue, les deux jeunes femelles gypaètes barbus, Terre et Tornade, lâchées le 13 mai dernier.
Écouter le reportage des collégiens :