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Embarquez avec Emilien dans la forêt de Fontmort !

Tous les ans, durant la saison estivale, des agents du Parc national des Cévennes sillonnent le territoire pour sensibiliser les visiteurs à la réglementation du Parc, aux bonnes pratiques et à tous les patrimoines qu'ils peuvent avoir la chance de croiser.

Aujourd'hui, nous vous proposons de suivre la tournée en VTTAE d'Emilien, garde moniteur, dans la forêt de Fontmort et sur le chemin de Stevenson.

 

VTTAE
Emilien Hérault est garde moniteur sur le massif des vallées cévenoles © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Nous débutons la tournée au bord de la Mimente, près de l'Espace Stevenson. Un point de passage très apprécié des personnes en itinérance sur le chemin emprunté en 1878 par l'écrivain écossais, auteur de "Voyage avec un âne dans les Cévennes". Ici, l'ancienne gare du village a été transformée en hébergements (gite, chambre d'hôtes, camping).

 

Les rivières au plus bas

Malgré les pluies printanières, le niveau de l'eau de la Mimente est très bas pour la saison, un phénomène de diminution de la ressource observé ces dernières années et qui avait été documenté dans le cahier thématique "Adaptation du Parc national des Cévennes au changement climatique" publié en 2020.

 

Mimente
La Mimente prend sa source dans la montagne du Bougès et se jette dans le Tarnon en rive droite, à Florac. © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Le feu, une menace permanente

Au bord de la rivière, nous inspectons un foyer de feu qui avait été utilisé l'année dernière. Fort heureusement il n'a pas été réutilisé récemment. La zone est extrêmement sensible, surtout en période estivale où la moindre étincelle peut causer d'importants dommages.

 

Foyer de feu
 Le feu est strictement interdit dans l'ensemble du Parc © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Il s'agit d'ailleurs de l'un des principaux messages à véhiculer aujourd'hui : la majorité des feux sont d'origine humaine, souvent causés par des pratiques liées au bivouac et au camping sauvage.

 

La fréquentation estivale en baisse en 2024

Nous poursuivons notre chemin en empruntant sur le célèbre chemin de Stevenson. Il est étonnamment peu fréquenté aujourd'hui. 

"Sur cette section, en une matinée, je pouvais rencontrer une cinquantaine de personnes les années précédentes." confie Emilien.

Aujourd'hui nous n'en rencontrerons qu'une quinzaine sur ce début de tournée. Signe d'une saison estivale très calme en comparaison avec l'augmentation de la fréquentation après les années Covid et le phénomène "Antoinette dans les Cévennes".

 

Itinérance
L'itinérance a le vent en poupe dans le Parc © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Sensibiliser pour partager l'importance de préserver les trésors du Parc.

Régulation des sangliers, comportements à adopter face aux chiens de protection des bergers, conseils pour le bivouac, présence du loup, certaines questions reviennent très souvent.

"Ces rencontres sont très intéressantes. Elles permettent d'avoir un contact direct avec des personnes qui sont dans une démarche de découverte et d'itinérance et qui sont curieux de comprendre les spécificités du territoire et d'en découvrir les richesses. L'immense majorité du temps, les randonneurs sont soucieux de bien faire et comprennent qu'il est crucial de respecter les patrimoines que nous avons la chance de voir ici."

 

Sangliers
Traces de passages de sangliers. Ils sont très nombreux sur ce secteur des Cévennes © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Une famille originaire de Normandie qui fait le Stevenson en intégralité avec un âne nous confie qu'elle n'avait plus vu d'insectes - à part des mouches - depuis des années et que c'est l'occasion de découvrir de nombreuses espèces qui ne sont plus visibles chez eux.

"L'effondrement de la biodiversité est malheureusement en cours dans de nombreux endroits en France. Les protections mises en place dans le Parc et l'absence d'agriculture intensive permettent de limiter ce phénomène. De nombreux visiteurs repartent sensibilisés aux impacts que la disparition de toutes ces espèces peuvent avoir."

 

Un couple d'Aigle royal niche à quelques centaines de mètres...

 

Aigle Royal
Aigle Royal © Régis Descamps - Parc national des Cévennes

 

Les visages s'illuminent lorsque Emilien informe les randonneurs croisés sur la route qu'ils auront peut-être la chance d'observer en vol un couple d'Aigle royal qui niche sur ce secteur depuis 2012 !

Depuis leur installation ils ont réussi à emmener jusqu'à l'envol un jeune tous les 2 ans. Pourtant, ils n'y parviennent plus depuis 2 ans. Les aléas climatiques du mois de mars dernier (570mm de pluie durant le mois) ont certainement joué un rôle déterminant dans cet échec.

 

VTTAE
Le Parc s'est récemment doté de VTTAE. Ils permettent de sillonner des territoires plus importants tout en limitant l'impact et en préservant la quiétude des lieux. © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Les Gourgues, de formidables réservoirs de biodiversité.

En chemin, nous nous arrêtons devant la Gourgue de Montbioudou. Ces réserves d'eau aménagée à l'émergence d'une source servent à l'irrigation ou à abreuver les troupeaux. Elles sont aussi de fantastiques espaces d'accueil pour la biodiversité.

Aujourd'hui, nous observons un nombre important de larves de Salamandres tachetées.

 

Les taches jaunes à la base des pattes de ces larves, caractéristiques, permettent de les différencier de celles des tritons. La reproduction de la salamandre tachetée est assez unique dans l'univers des amphibiens européens. En effet, alors que la plupart s'accouplent et pondent au printemps dans des étangs et des mares, les salamandres tachetées s'accouplent exclusivement hors de l'eau. La femelle ne se rend jusqu'à une zone d'eau qu'à la fin de la période embryonnaire, au printemps, afin de déposer les larves.

 

La villa gallo-romaine de Saint Clément, un fabuleux témoignage de l'histoire de cette partie des Cévennes !

 

St Clément Villa gallo-romaine
La villa dispose d’un système de chauffage par le sol appelé « hypocauste » ! © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Datant du IIème siècle après JC,, la villa de Saint Clément, est située sur les pentes du mont Mars. Unique villa gallo-romaine actuellement mise au jour dans cette partie des Cévennes, elle se situe sur un axe de communication et d'échanges économiques important entre la colonie de Nîmes et le Pays Arvernes.

Elle fût découverte fortuitement par un berger enterrant une brebis et fait l'objet de fouilles depuis les années 70.

 

Un belvédère sous les étoiles.

Nous faisons une halte juste à côté du village de vacances du Serre de la Can, sur la commune de Saint Germain de Calberte, où a récemment été installé un belvédère nocturne par le Parc.

 

Belvedere
Le belvédère se compose d'un "bain de nuit", d'un espace agora, d'une plateforme pour télescope et d'un totem informatif présentant les principales constellations. © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Imaginé par Networks et réalisé par l’atelier Chatersen, sélectionnés suite à un concours d’architectes, le belvédère a été conçu en bois de châtaignier local.

Engagé de longue date dans la préservation de l’environnement nocturne et la lutte contre la pollution lumineuse, le Parc national des Cévennes est une Réserve internationale de ciel étoilé. Ce belvédère est destiné à permettre au public d’arpenter facilement et confortablement la voûte céleste. Des animations y sont proposées ponctuellement.

 

Un belvédère sous les étoiles !

 

Protéger les arbres remarquables.

Sur le chemin du retour, nous passons devant un ilot de sénescence créé par Emilien afin de protéger les arbres d'éventuelles coupes forestières. 

 

Ilot senescence
L'Autour des palombes (Accipiter gentilis) est une espèce de rapaces de taille moyenne. Son vol caractéristique : « cinq lents battements d'ailes, puis vol plané » est impressionnant et lui donne des airs de funambule. © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Dans cet arbre marqué d'un triangle jaune avait niché un couple d'Autour des palombes. Le nid est malheureusement tombé au sol à la suite d'une tempête.

 

Une trentaine de personnes sensibilisées sur la journée.

Ainsi s'achève cette tournée de sensibilisation en VTTAE. Elle aura permis de sensibiliser une trentaine de personnes, un chiffre étonnamment bas pour la saison. Sur une journée "classique" de mi-juillet, sur le même itinéraire, il est possible de croiser jusqu'à 100 personnes.

Ces tournées organisées sur l'ensemble des massifs du Parc national des Cévennes continueront jusqu'à fin août.

 

Tournée VTTAE
Les batteries sont bientôt vides, il est temps de rentrer ! © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Pour aller plus loin :