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Développer l'énergie solaire tout en protégeant le patrimoine

Dans le Parc national des Cévennes, la conciliation entre "développement durable" et "protection" est un enjeu particulièrement présent, très bien illustré par la question de l'intégration des énergies renouvelables sur le territoire.

 

 

L'énergie solaire en coeur de Parc : les solutions possibles


Dans le coeur du Parc national, des capteurs solaires thermiques et photovoltaïques peuvent être positionnés sur les bâtis, à petite échelle, dans des conditions détaillées dans le schéma ci-dessous (dans certaines conditions sur les annexes des habitations et les bâtiments techniques comme les hangars agricoles).

 

solaire coeur de parc
La réglementation du Parc national permet l'installation de capteurs solaires thermiques et photovoltaïques
sur les bâtis, à petite échelle. Ils doivent permettent de "réduire l'impact paysager et écologique d'une
construction ou d'en accroître l'autonomie énergétique".

 

 

solaire coeur de parc
Toute installation doit être finement étudiée pour s'intégrer au mieux dans le paysage.*
©Eric Dessoliers - Parc national des Cévennes

 

 

En coeur de Parc, les panneaux photovoltaïques ou thermiques au sol et l'éolien industriel sont interdits afin d'éviter d'éventuels impacts sur le patrimoine bâti et les paysages. En aire d'adhésion, s'il n'y a pas de réglementation particulière, la Charte du Parc invite les acteurs des communes adhérentes à appliquer les mêmes règles qu'en coeur de Parc et ainsi concilier production d'énergie et préservation du patrimoine naturel et culturel.

 

Les projets d'autoconsommation collective : développer le solaire là où c'est souhaitable

Parmi les alternatives aux projets solaires individuels, une solution à plus grande échelle (commune, vallée) pourrait s'avérer être une excellente piste pour relever ce défi : l'autoconsommation collective.

Celle-ci consiste en effet à partager la production électrique d’un ou plusieurs producteurs entre plusieurs consommateurs répartis sur une zone géographique limitée (la distance entre 2 participants - consommateur et/ou producteur - ne doit pas dépasser 2 km - jusqu'à 20 km à titre dérogatoire). Ils sont raccordés au réseau d’un unique gestionnaire du réseau public de distribution.

La totalité de l’électricité est ainsi produite et consommée localement.

 

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© Enedis

 

Ces projets sont particulièrement intéressants dans la mesure où ils permettent, en théorie, à tout habitant ou acteur du territoire d'accéder à une production locale d'énergie renouvelable même s'il ne peut pas installer une centrale solaire chez lui (locataires, habitants en zone protégée, etc… ).

Cette démarche revêt également un grand intérêt sur le plan sociétal puisque cela permet de rassembler des acteurs variés autour d'un projet collectif concret et au-delà pour parler collectivement des enjeux énergétiques, climatiques, patrimoniaux....

Ces projets peuvent également comporter une dimension sociale et économique si l'hypothèse d'une production à moindre coût par rapport aux prix de l'électricité du réseau se vérifie.

Ils pourraient donc également contribuer à un autre objectif du Parc : maintenir les activités humaines en coeur !

 

Un voyage d'étude sur un projet pionnier dans la Drôme

 

Un voyage d'étude avec des élus locaux a été organisé par le Parc à la fin du mois de juin à Saint Julien en Quint dans la Drôme. L'objectif était de répondre aux questions pratiques qui se posent sur l’autoconsommation collective grâce au retour d’expérience d’un territoire pionnier.

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© Julien Brinet - Parc national des Cévennes

 

ACOPREV est une société (SAS) qui porte le projet d’autoconsommation collective étendue (ACC) du val de Quint (6 communes 450 foyers). Les actionnaires d’ACOPREV sont des habitants et des collectivités de la vallée (environ 150 actionnaires) et quelques personnes physiques extérieures au territoire qui soutiennent le projet.

 

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© Enedis

 

Pour le moment, une seule installation solaire de 30 kWc sur un hangar agricole alimente l’autoconsommation collective.  L’opération compte 38 consommateurs aujourd’hui : particuliers, agriculteur, intercommunalité. Beaucoup de consommateurs sont en attente d’intégrer l’opération mais il faut d’abord qu’ACOPREV augmente sa production.

La production couvre environ 20% des consommations en moyenne sur l’année. 99% de la production est consommée. Il n’y a donc pratiquement aucune injection sur le réseau.

Outre le développement de la production, ACCOPREV développe et teste des projets de stockage (installation de batteries ou de piles à combustibles hydrogène) et, à la marge, de développement de la mobilité hydrogène (triporteur hydrogène...).

Nous espérons que ce voyage d'études inspirera des projets sur le territoire. Le Parc national des Cévennes va donc poursuivre ses prises de contacts avec les acteurs susceptibles d’intervenir sur le territoire pour orienter au mieux les collectivités qui le souhaitent.

 

* Modalité 9-4 d'application de la réglementation du coeur relative aux travaux ayant pour objet d’accroître l’autonomie énergétique :

 Les installations permettant d’accroître l’autonomie énergétique d’un équipement d’intérêt général, d’une
construction ou installation (...)  ne peuvent être autorisées (...)
 que si les constructions qu’elles nécessitent sont intégrées dans des ouvrages maçonnés en pierre ou bois, ne sont pas situées en façade des bâtiments traditionnels, et ne portent pas atteinte aux paysages environnants. (...)

Retrouvez l'intégralité de la modalité 9.4 ici (P22)

 

 

Pour aller plus loin :