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Découverte d'une nouvelle station d'Azuré de la Croisette dans le cadre d'une prospection ABC !

Une nouvelle station d'Azuré de la Croisette a été repérée sur le Causse de Blandas. Une belle découverte qui confirme une fois de plus l'intérêt des Atlas de la Biodiversité Communale !

Retour sur cet évènement avec Cyril Rombaut, garde moniteur sur le Massif de l'Aigoual.

 

C’est en juin 2019 au hasard d’une surveillance d'un couple de circaète que je suis tombé pour la première fois sur ce grand azuré rare et discret. Élégante, au vol souple, une femelle d’Azuré de la Croisette (Maculinea alcon rebeli ) arpentait les rebords du Causse de Campestre pour trouver la plante hôte où elle pondrait ses œufs.

Un an plus tard, des recherches sérieuses furent entreprises. Après une investigation minutieuse, quelques Gentianes croisettes avec des pontes furent trouvées ! Ces belles plantes servent de garde-manger aux futures chenilles de ce papillon.

 

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La Gentiane croisette plante hôte de l'Azuré de la Croisette© Cyril ROMBAUT - Parc national des Cévennes

 

Connue des naturalistes insectopathes de la région, cette station est située hors du périmètre du Parc national des Cévennes et ne peut, par conséquent, être intégrée aux bases de données du territoire.

L'objectif était alors de trouver d’autres stations de Gentiane croisette sur les marges sud du Parc dans des habitats favorables à ce papillon exigeant. Nous aurions certainement des chances d'y observer également l'Azuré de la croisette.

 

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Imago de l'Azuré de la Croisette © Zeynel Cebeci - Wikimedia Commons

 

Un des aspects fascinants de l'Azuré de la Croisette est son exigence. Car non content de se nourrir d'une seule et unique espèce de gentiane (rare de surcroît), ce papillon a également besoin de l’assistance d’une fourmi du genre Myrmica pour que sa chenille arrive à maturité !

En effet, tel le coucou dans le nid d’un passereau, la chenille de l'Azuré de la croisette se fait nourrir à l’œil pendant tout l’hiver. Une partie des individus resteront même deux ans dans la fourmilière avant de se nymphoser (passage de l’état de chenille à celui de papillon).

Comble du parasitisme, elle pousse même le sans gène jusqu’à se nourrir de quelques larves de fourmis pour provoquer la panique de ses hôtes qui continuent à l'alimenter pour éviter l’hécatombe !

 

Voici une vidéo qui illustre un phénomène similaire avec un autre papillon, l'Azuré du Serpolet :