La forêt feuillue de plaine était jusqu’ici absente de la "famille" des parcs nationaux français qui ont vocation à constituer un réseau représentatif des grands écosystèmes les plus emblématiques du territoire français. La moyenne et haute montagne, les forêts tropicales, les milieux insulaires et côtiers étaient jusqu'àlors majoritairement représentés. Ecosystème clé du patrimoine naturel français, la forêt de plaine rejoint donc le club des parcs nationaux.
Le plus au nord de l'hexagone et le plus proche de la région parisienne, le dernier né des parcs nationaux s'étend sur 240 000 hectares. Situé à cheval sur la Côte d’Or et la Haute-Marne, au cœur de deux grandes régions : Bourgogne Franche-Comté et Grand-Est, il regroupe 127 communes et 28 000 habitants.
Des vastes forêts feuillues de hêtre, de charme, de frêne, de chêne..., des sources et des rivières, des paysages préservés, des activités économiques étroitement liées aux ressources locales sont les particularités et les atouts majeurs du territoire qui fondent son caractère.
Un patrimoine inestimable à protéger explique le directeur du GIP de préfiguration du Parc national, Hervé Parmentier : "Ici on se trouve dans le cœur du Parc national de Forêts. C'est d'abord un territoire qui est jugé remarquable : plus de 80 % des forêts qui nous entourent étaient là au moment de la Révolution française et ça, ça n'existe que très rarement ailleurs en France".
Ces forêts abritent de nombreux milieux naturels, marais tufeux, pelouses calcaires, prairies, riches en espèces végétales rares comme le sabot de Vénus. Si les populations de cervidés et sangliers sont très abondantes, on rencontre également des espèces remarquables comme le chat sauvage ou la cignogne noire, emblème du Parc national de Forêts. L'eau est également très présente avec 694 km de cours d'eau, de nombreuses sources et zones humides.
Témoin privilégié des liens étroits entre l'homme et la nature depuis le Néolithique, la forêt recèle et protège de nombreux vestiges archéologiques et conserve l'empreinte du travail des moines au Moyen-âge, de l'exploitation agricole, forestière, hydraulique ou métallurgique à différentes époques.
Une forêt en libre expression...
L'un des projets du Parc national de Forêts est de devenir le centre de recherche d'Europe sur la forêt. A cet effet, en forêt domaniale d'Arc-Châteauvillain, une parcelle de 3 000 hectares sera laissée en libre évolution, affranchie de toute gestion humaine. Cette réserve intégrale - la plus vaste de France métropolitaine - sera le terrain d'étude des scientifiques qui observeront la forêt, sa régénération et ce que recèle cet écosystème.
Cette réserve sera complétée par une trame d'îlots forestiers - îlots de vieillissement, îlots de sénescence...- en libre évolution au sein des forêts gérées par l'homme, et par le maintien d'arbres à haute valeur écologique, favorables à la biodiversité.