L’objectif de développement durable (ODD) n°4 prône une éducation de qualité. Outre la nécessité de faire en sorte que chaque enfant puisse suivre un enseignement scolaire gratuit et de qualité, cet objectif insiste sur l’acquisition par les élèves de connaissances et de compétences pour promouvoir le développement durable.
Le territoire du parc national est couvert d’un tissus dense d’acteurs qui œuvrent pour l’éducation des habitants au développement durable. Faire des élèves des acteurs de la préservation des richesses de leur patrimoine naturel et culturel local est un objectif partagé de ce réseau. L’établissement du Parc national des Cévennes, dans un partenariat exemplaire avec l’Éducation nationale met en place des projets scolaires d’éducation au développement durable (EDD). Depuis 2016, ce partenariat a permis d’accompagner 60 classes par an de plus de 40 écoles primaires. Des thèmes d’étude sur la biodiversité locale et les relations Hommes-Nature s’appuyant sur les programmes scolaires sont proposés à toutes les écoles. Le Parc national appuie l’équipe éducative pour le montage et la réalisation de ces projets et ses agents interviennent sur le terrain.
Par exemple, l’école primaire du Collet- de- Dèze participe à l’interprétation du sentier du Vieux Collet. Chaque classe étudie un milieu naturel du sentier. Au final l’école prévoit de créer dix panneaux d’interprétation. L’école primaire publique de Bédouès, lauréate 2017 des Trophées du Parc national, agit quant à elle pour faire vivre les rôles écologiques, sociaux et culturels du jardin.
Neuf communes du territoire se sont lancées dans un atlas de la biodiversité communale (ABC). C’est une démarche d’inventaires de la faune et de la flore pour aider les communes à préserver et valoriser leur patrimoine naturel. Les scolaires se sont emparés de l’ABC. Les écoliers d’Aulas se sont intéressés au comportement des oiseaux. L’ école de Saint-Privat-de-Vallongue a aménagé un coin nature dans un jardin mis à disposition afin d’étudier les « petites bêtes » qui se baladent du sous-sol au ciel.
L’EDD dans le secondaire
13 collèges et 2 lycées sont également impliqués dans des projets EDD. A Florac-Trois-Rivières, les deux classes de 3e souhaitent rendre le sentier d’interprétation de la commune interactif. Bientôt, les visiteurs pourront télécharger une application sur leurs téléphones à l’office de tourisme et découvrir les points d’intérêts d’une quinzaine de stations grâce à des diaporamas. Dans le cadre de l’enseignement pratique interdisciplinaire (EPI), les deux classes de 5e travaillent sur la thématique de l’eau. Elles sont sensibilisées à l’étude hydrogéologique du causse Méjean conduite par le Parc national et ses partenaires via des interventions en classe et des sorties de terrain. Les élèves réalisent une maquette sur cette étude. Dernier exemple : trois classes de la cité scolaire du Vigan s’intéressent, en géographie, à l’urbanisation et aux espaces de faible densité.
Comment le Parc national accompagne la commune pour la mise en place de son plan local d’urbanisme ? Comment aménager une voie d’escalade ou créer un village touristique sans impacter l’environnement et sans générer des conflits d’usages ? Autant de questions auxquelles tentent de répondre les élèves par des jeux de rôle.
« Les élèves se régalent sur le terrain »
3 questions à Patrice Fabrigoule, enseignant en histoire-géographie et latin au collège de la Régordane à Génolhac.
Qu’est-ce qui vous a incité à travailler sur les ODD avec votre classe de 5e ?
Je travaille sur la thématique des ODD depuis près de 10 ans avec le Parc national des Cévennes et à titre personnel je participe à une groupe de formateurs en développement durable avec le rectorat. Cette année, le choix a été fait de relier l’atlas de la biodiversité communale aux ODD et plus particulièrement à l’ODD 15 : « Protection de la vie terrestre ». C’est un travail en réseau puisque le projet concerne également les écoles maternelle et primaire de Génolhac. C’est très enrichissant !
Concrètement, en quoi consiste ce projet ?
Nous participons à des inventaires d’espèces animales et végétales avec des agents du Parc national des Cévennes et Biosphera. Les maternelles photographient les espèces, les primaires procèdent à leur identification et les collégiens ont en charge la partie statistiques et points GPS. Nous travaillons chacun de notre côté puis nous organisons des journées d’échanges.
C’est un projet qui plaît aux élèves ?
Tout à fait car ils sont vraiment acteurs ! Les élèves se régalent sur le terrain. Ils effectuent une démarche scientifique et apprennent sans s’en rendre compte. Le 19 juin prochain sera le point d’orgue du projet, tous les élèves impliqués, une centaine, se retrouveront dans une pépinière afin de présenter tout le travail effectué cette année à travers des ateliers.
Pollution lumineuse et biodiversité nocturne
Les écoles du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Sainte-Croix-Vallée-Française et de Barre-des-Cévennes ont choisi quant à elles de s’intéresser à la pollution lumineuse et à la biodiversité nocturne car la commune de Sainte-Croix va effectuer des travaux de rénovation de son éclairage avec l’appui du Parc national des Cévennes.
Des agents de l’établissement public sont intervenus en classe afin de parler du rythme de vie des animaux et sur un sentier pour rechercher avec les élèves des indices de présence de la faune. Ensuite, en classe « chaque élève a choisi un animal, effectué des recherches afin de connaître son rythme et les meilleures périodes pour l’observer », explique Bony Van Puywelde, enseignante en CM1-CM2. Tous les travaux réalisés donneront lieu à une exposition à la Magnanerie de la Roque à Barre-des-Cévennes le 21 juin.