Un travail conséquent et instructif
Inventaires, suivis, prospections, cartographie, le travail réalisé par les agents du Parc est riche et concerne de nombreuses espèces.
Parmi elles, certaines sont prioritaires car elles sont indicatrices de certains fonctionnements ou changements : papillons de jour, oiseaux des milieux ouverts et forestiers, rapaces, insectes indicateurs de vieilles forêts... Elles sont classées en 6 groupes :
- les plantes à fleurs et les fougères ou flore vasculaire
- les papillons de jour ou rhopalocères
- les libellules ou odonates
- les criquets, sauterelles et grillons ou orthoptères
- les vertébrés : oiseaux, rapaces (hors vautours), mammifères, chiroptères, poissons, reptiles et amphibiens
- les coléoptères inféodés au bois mort et aux déjections animales
Téléchargez le bilan naturaliste 2020 du Parc national des Cévennes
Parmi les avancées ou observations remarquables réalisées en 2020 :
La liste commentée des mammifères dont les chiroptères a été réalisée et finalisée en 2020 (elle peut être téléchargée ici). Dans celle-ci, on apprend notamment que, depuis 1970, 80 espèces de mammifères ont été signalées mais, pour dix d'entre elles, seuls un ou deux contacts, non précisément documentés ni confirmés par la suite, ont été obtenus. Ainsi, 70 espèces peuvent être considérées comme bien présentes et autochtones dans le Parc, sur les 100 espèces terrestres autochtones en France métropolitaine.
La liste commentée des reptiles (elle peut être téléchargée ici) qui a permis d'établir au 11 décembre 2020 que, sur les 36 espèces autochtones de France métropolitaine (non prises en compte les tortues marines), 26 espèces de reptiles sont recensées sur le territoire du Parc national des Cévennes dont 18 en cœur de Parc.
Guêpier d’Europe : une découverte ornithologique inédite 2020. Des preuves de nidification en cœur de Parc ont été obtenues pour cette espèce, une découverte ornithologique incroyable car le Guêpier d'Europe n'avait jusqu'à maintenant jamais été trouvé nicheur sur le territoire du Parc national des Cévennes à une telle altitude (1200 m) et surtout parce qu'il est exceptionnel de trouver au même endroit une espèce boréale et une espèce méridionale qui y trouvent toutes les deux de bonnes conditions pour s'y reproduire. Faut-il y voir là une nouvelle preuve du changement climatique ?
Le bilan en quelques chiffres à la volée !
0
Le nombre de fois où a été détecté le Putois Mustela putorius au cours de 1080 jours de piégeage photo !
13 espèces de mammifères ont néanmoins pu être identifiées notamment le Renard Vulpes vulpes et le Chevreuil Capreolus capreolus qui ont été les plus souvent détectés. La Genette a quant à elle été détectée dans 30 % des sites et la Belette une seule fois. Mais le Putois, ciblé par ce programme de piégeage photo depuis 2019, n'apparait toujours pas !
2
Le nombre de couples reproducteurs de Vautour percnoptère Neophron percnopterus recensés en 2020 dans les Grands Causses.
La population reste faible et précaire. L'unique jeune qui a pris son envol cette année a été bagué.
5
Le nombre de jeunes Gypaète barbus lâchés en 2020 sur le site des Grands Causses.
Ces deux mâles (Dolomie et Ophrys) et trois femelles (Eglazine, Fario et Aven), sont venus rejoindre les sept gypaètes déjà présents dans les Grands Causses. Malheureusement, Dolomie sera retrouvé mort criblé de plombs le 11/10/2020 sur la commune de Fraissinet-de-Fourques en Lozère. L’EP PNC a porté plainte aux côtés de la LPO pour destruction d'espèce protégée. Une enquête est en cours.
17
Le nombre de couples potentiels d'Aigles Royaux présents sur le périmètre de l'aire optimale d’adhésion du Parc.
Six couples ont produit un jeune en 2020 et le couple de Trèves a produit trois jeunes à l’envol, une première depuis le suivi des Aigles royaux sur le territoire du Parc. En général, les Aigles royaux pondent deux œufs, mais le plus souvent, un seul aiglon parvient à l’envol.
23
Le nombre de jeunes Busards comptabilisés à l'envol en 2020.
Ce chiffre est en hausse pour la deuxième année consécutive pour les deux espèces de Busards présentes dans le Parc (cendré et Saint-Martin). L’important travail réalisé en partenariat avec les agriculteurs des Vallées Cévenoles (par exemple l'installation de filets de protection autour des nids) explique en partie ce succès.
27
Le nombre d'espèces de chiroptères (chauve-souris) contactées sur le territoire du PNC.
A signaler parmi ces contacts, l'écoute de la Grande noctule, qui vient d'être observée pour la première fois dans le Parc
28
Le nombre de couples reproducteurs de Vautour moine présents dans les Grands Causses.
15 jeunes ont pris leur envol en 2020, ce qui dénote une bonne dynamique après plusieurs années consécutives de stagnation. Ces 15 jeunes ont tous été bagués afin de permettre leur suivi.
46
Le nombre de crottiers de Genette collectés en 2018 et 2019.
Le résultat des analyses nous ont été transmis en 2020. Ces résultats ont permis de grandes avancées sur notre connaissance du régime alimentaire de la Genette.
73
Le nombre d’espèces d’odonates (libellules) présentes sur le territoire du PNC sur 91 espèces présentes en France.
Parmi les faits marquants de l’année, on peut retenir la première mention en France métropolitaine, et par conséquent pour le territoire du PNC, de la Libellule globe-trotter Pantala falvescens, dans le site Natura 2000 « Vallée du Galeizon »
147
Le nombre de cadavres de micro-mammifères (mulots, musaraignes, campagnols) collectés par les agents du PNC au cours des sept dernières années.
Ces collectes permettent de faire avancer notre connaissance des micro-mammifères présents sur l'ensemble du territoire du PNC.
172
Le nombre de mâles chanteurs de Bruant ortolan contactés en cœur de Parc en 2019 et 2020.
Cela représente une part non négligeable de la population française. Cette espèce d'oiseaux d'intérêt communautaire a connu au cours de ces dernières décennies, en Europe comme en France, l'un des plus fort déclin parmi les passereaux.
400
Le nombre de Faucons crécerellettes dénombrés le soir du comptage national du 26 août 2020 sur le Causse Méjean.
Cela fait du Causse Méjean, comme en 2016 et 2017, le site hébergeant le plus d'individus de cette espèce en fin d'été pour le Sud de la France.
2456
Le nombre de données de rhopalocères (« papillons de jour ») saisies par les agents du Parc national des Cévennes en 2020.
(1 donnée est – à minima –une espèce, un lieu, une date et un observateur/trice). Actuellement, 167 espèces de papillons de jours sont présentes sur le territoire du Parc national des Cévennes sur les 250 à 265 espèces dénombrées en France métropolitaine.
8 512
Le nombre de données botaniques collectées et saisies en 2020 par les agents du PNC, ce qui correspond à 1583 taxons répertoriés.
De nombreuses plantes très rares ont été signalés. Parmi celles-ci, une nouvelle espèce a été découverte pour le PNC: Euphrasia minima, une petite Orobanchaceae à fleurs jaunes des montagnes sud-européenne.
Le bilan en 1 photo (un choix difficile !)
Nouvelle espèce découverte en 2020 sur le Parc national, le Latipalpe à dos plat, Latipalpis plana, est un coléoptère saproxylique de la famille des Buprestes.
Comme la grande majorité des espèces de Buprestidae, il possède un corps fusiforme et des couleurs et dorures évoquant un bijou. Certaines cultures de par le monde les sertissaient en or, les transformant en de véritables bijoux.
Le Latipalpe est une grande espèce (19 mm de moyenne), rare, méridionale et uniquement inféodée aux vieux chênes, dans lesquels les larves vivent et consomment le bois. Cet individu a été observé sur un châtaignier à 464 m d’altitude sur Sainte-Croix-Vallée-Française, en aire d’adhésion (Photo © Jean-Pierre Malafosse - Parc national des Cévennes).
Les (nombreux) partenaires sans qui ce travail n'aurait pas été possible :