La construction du plan d’action constitue une phase cruciale de l’ABC et généralement les communes s’y consacrent la 3ème année de la démarche. Grâce à toutes les données de faune et de flore récoltées, des zones
à enjeux sont identifiées et cartographiées. Ce sont des habitats naturels favorables, des espaces sensibles, des espèces protégées mais aussi des zones à problèmes comme les milieux colonisés par les plantes envahissantes ou soumises à des pollutions... Le plan d’action doit permettre de répondre à ces enjeux. Certaines communes l’ont déjà bâti avec l’aide des habitants et commencent à le mettre en oeuvre. C’est le cas à Saint-Privat-de-Vallongue.
Parmi les mesures prioritaires, « il s’agit notamment de préserver les landes à genêts pour la nidification du Busard » explique Nathalie Bonneau, conseillère municipale. Et de poursuivre, « l’un des enjeux consiste également à maintenir les milieux ouverts par le pâturage. Le principal éleveur ovin de la commune va arrêter son activité l’été prochain, nous sommes très impliqués dans la recherche d’un remplaçant ». La municipalité entend aussi faire pâturer les espaces communaux. Pour ce qui est des actions en faveur des espèces, il est prévu d’aménager des combles dans des bâtiments pour que les chauves-souris puissent y trouver refuge, poser des nichoirs, créer des havres de paix pour la loutre ou encore planter des vergers de sauvegarde afin de conserver les variétés fruitières anciennes.
Sensibiliser les forestiers
A Florac-Trois-Rivières, suite à une concertation publique pour construire le plan d’action, la municipalité s’est intéressée de près à la forêt. « En fin d’année dernière, près de 700 courriers ont été envoyés aux propriétaires forestiers, afin qu’ils participent à une animation consacrée à la gestion durable de leur forêt avec les professionnels de ce secteur », explique Martine Bourgade, adjointe à l’environnement. Une démarche identique est en cours avec les propriétaires des bords de rivières. Une journée technique sera organisée cet été afin de les conseiller sur l’entretien écologique des rives.
A Arphy, les habitants seront sensibilisés à la préservation du Circaète Jean-le-Blanc. « Une lettre d’information sera envoyée à toute la population concernant la présence de ce rapace dans le sud de la commune, en aire d’adhésion. Un courrier plus personnalisé sera adressé aux propriétaires forestiers et aux chasseurs afin que leurs activités ne perturbent pas sa quiétude », informe Jean-Pierre Gabel. L’autre cheval de bataille de cette commune est la lutte contre les plantes invasives. « Nous sommes envahis par le Raisin d’Amérique et la Renouée du Japon. Une animation sera organisée cet été et devrait nous permettre de bénéficier de conseils pour les éradiquer ou limiter leur extension ».
Pérenniser les animations
Outre la préservation, le plan d’action doit aussi permettre de valoriser la biodiversité. Ainsi, depuis qu’elle s’est lancée dans l’ABC en 2017, la commune de Saint-Privat-de-Vallongue organise chaque année au mois de mai « La Fête de la nature » où des animations naturalistes et un marché de producteurs locaux sont proposés au public. Agir pour la nature, c’est aussi promouvoir les circuits courts et les variétés locales. A Arphy, la biodiversité sera érigée en totem. « Une fresque de plus de 30 m2 représentant les principaux éléments de notre faune et de notre flore sera dessinée sur un grand mur du bourg par un grapheur », explique le maire, Jean-Pierre Gabel. La fresque sera inaugurée à l’automne. Toutes les communes interrogées ont fait part de leur souhait de poursuivre les animations grand-public pour faire vivre l’ABC.
Cet article est extrait du Grand Angle du dernier numéro du magazine du Parc "De Serres en valats". Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.
