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Animation du 5 juin avec les 5e du collège de Génolhac

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Les élèves sur le site d'extraction de l'argile Crédit photo Patrice Fabrigoule
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Archives du XVIIIe siècle Crédit photo Patrice Fabrigoule
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Tuiles d'époque Crédit photo Patrice Fabrigoule
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Vérification des découvertes de terrain dans les archives et documents conservés au centre de documentation de Génolhac Crédit photo Patrice Fabrigoule
Le 5 juin 2018, le centre de documentation et d’archives a reçu la classe de 5e du collège de Génolhac pour une animation co-organisée avec Emeric Sulmont, garde-moniteur et Patrice Fabrigoule, professeur d’histoire au collège de Génolhac.

Cette animation d’une journée avait pour objectif de faire découvrir aux élèves du collège leur patrimoine naturel et culturel. De plus, elle s’inscrivait dans le programme d’Atlas de la Biodiversité Communale de Génolhac.

Axée sur plusieurs disciplines, elle a ainsi pu mettre en lumière l’originalité de ce site : géologie, lecture de paysage, archéologie, histoire, botanique et même entomologie.

L’animation s’est déroulée en deux temps : la matinée sur le terrain au quartier des Plos le long de l’ancienne route de Concoules pour une exploration du lieu et de ses richesses. L’après-midi un demi-groupe a approfondi le travail de recherches historiques au centre de documentation et d’archives tandis que l’autre demi-groupe s'est chargé de la saisie inofrmatique des espèces faunistique et floristique inventoriées le matin même..

Après un bref exposé sur la géologie des lieux à partir de la carte géologique levée par Jean Pellet dans les années 1960, les enfants ont découvert d’eux-mêmes le caractère boueux du site, les sangliers prennent sans doute plaisir à s’y vautrer comme en témoignent la présence de « bauges » (petite dépression boueuse ou les sangliers se couvrent d’argile pour se débarrasser des parasites). Le propriétaire du site, André Vielzeuf, que nous avions invité, a rappelé qu’il y a 50 ans une mare d’eau importante existait à cet endroit, il l’a lui-même remblayée pour en faire des prés. Quant au lieu-dit Plos, il signifie replat en occitan.

Ce terrain très argileux résulte d’un phénomène de broyage au contact de la faille de Villefort qui met ici en contact le granit du Mont Lozère à l’ouest et les schistes du cambrien à l’est. Les élèves ont rapidement découvert des débris de tuiles avec parfois des empilements spectaculaires d’une dizaine de tuiles accolées entre elles, probablement des "ratés de cuisson. Il s’agit d’un site archéologique original pour la région : une ancienne tuilerie, ayant appartenu à Jean Nicolas, dit Jouany, le chef camisard génolhacois(1).

Un demi-groupe est resté sur ce site pour une approche archéologique du lieu par l’observation des vestiges : murs en ruine, débris de tuiles, de briques, de canalisations…. André Vielzeuf a apporté un témoignage précieux sur ce lieu et son évolution récente. Il a également montré une photo des années 1930 montrant la maison du tuilier encore en état, et précisai que la mare qui existait alors était très probablement l’ancienne carrière d’exploitation d’argile.

L’autre demi-groupe parti avec Emeric Sulmont, a exploré les environs du pré et de la colline de Champrevart. Les uns ont photographié, les autres pointé sur GPS les observations, certains ont observé à la loupe les découvertes et d’autres se sont fait explorateurs de la lande et du sous-bois à la recherche de bestioles, de plantes ou de champignons nouveaux dans le but de compléter l’inventaire du patrimoine naturel de la commune de Génolhac. Entre autres espèces rencontrées : le liondent automnal : une plante typique des prés argileux inondés en hiver, le diapère du bolet, un coléoptère orangé ponctué de noir qui se nourrit de champignons mangeurs de bois, l’amanite jonquille, le souci et un papillon. Tous deux sont d’une belle couleur orangée. Une plante relativement rare en Cévennes a d’ailleurs été découverte : le millepertuis à feuilles de lin. L’ensemble de ces données fut saisi l’après-midi par les élèves avec l’outil de saisie numérique «Observations occasionnelles» du Parc national des Cévennes. Les élèves l’ont rapidement intégré car son interface graphique est très intuitive et leur a permis de visualiser sur carte, en un coup d’œil, le parcours et les espèces découvertes durant la matinée.

Pour le groupe « histoire », l’après-midi fut consacrée à vérifier les découvertes de terrain dans les archives et documents conservés au centre de documentation. Ainsi les élèves ont pu retrouver la trace du fabricant de tuiles dans la copie du compoix (2) de 1666, où l’on retrouve la mention d’une tuilerie aux Plos tenue par un Jean Nicolas. Ils ont trouvé des éléments sur sa famille, son parcours militaire au cours de la guerre des camisards.

A l’issue de cette recherche, les élèves ont produit un article qui a été publié dans la revue Cévennes Magazine n°2002 (24/11/2018).

 

(1) La guerre des Camisards ou guerre des Cévennes est un soulèvement de paysans protestants dans les Cévennes et Bas-Languedoc sous le règne de Louis XIV. Le soulèvement a pour origine la révocation de l'édit de Nantes en 1685 qui provoqua les premiers troubles qui durèrent jusqu'en 1711.

(2) Compoix : sorte de cadastre rudimentaire, avec description, arpentage et estimation de toutes les parcelles.