Les chercheurs allemands à l'origine de cette étude attribuent ces évolutions alarmantes à l’altération – la fragmentation, notamment - des habitats naturels, à la banalisation des paysages du fait de l’urbanisation, et surtout à l'intensification des pratiques agricoles avec l’accroissement des intrants et la généralisation de l'utilisation des néonicotinoïdes, insecticides neurotoxiques déjà identifiés comme étant responsables de la disparition des abeilles domestiques et sauvages.
L'équipe de chercheurs allemands à l’origine de cette étude a proposé d’étendre son dispositif à la France. Six sites français sont concernés par ce suivi, dont le Parc national des Cévennes. Depuis le 1er septembre 2018, l’usage des néonicotinoïdes est interdit par la loi*** : l'impact de cette mesure sur la biomasse d’insectes volants peut d’autant mieux être étudié.
Deux pièges d'interception passifs, c’est-à-dire sans produit attractif, ont été installés sur les crêtes des vallées cévenoles. Les échantillons collectés régulièrement sont envoyés au laboratoire entomologique allemand coordinateur de ce suivi. Le territoire du Parc national étant très peu concerné par l'utilisation d'insecticides, il pourrait même servir d'étalon pour les autres sites en France et en Europe.
L’établissement public du Parc a par ailleurs engagé en 2018 des inventaires complémentaires sur les abeilles sauvages (Hyménoptères apiformes) présentes sur le territoire. Ce travail permettra de mieux connaître la diversité des espèces recensées, d’en établir une liste, d'en identifier les enjeux de conservation et de proposer des mesures de conservation.
***Loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages
Télécharger l’étude sur la revue scientifique en ligne PLOS One