En matière de gestion forestière, l’axe 2 de la charte « Protéger la nature, le patrimoine et les paysages » se traduit notamment par la mise en place d’une trame-objectif de vieux bois et de forte naturalité, visant à préserver les milieux forestiers. Cette trame de vieux bois est définie sur trois échelles spatiales et a pour vocation de perdurer dans le temps.
Les forêts à vocation de libre évolution
La première échelle de la trame de vieux bois est celle du massif, espace composé de centaines d’hectares, avec les forêts dites « à vocation de libre évolution ». Il s’agit de forêts que le Parc national des Cévennes souhaiterait voir mises en défens par rapport aux coupes de bois puisqu’elles sont d’intérêt patrimonial.
L’objectif est de disposer de surfaces homogènes suffisamment importantes pour permettre le développement de la dynamique naturelle.
Dans la charte du Parc national des Cévennes, environ 9 600 ha de forêts à vocation de libre évolution ont été identifiées, aussi bien en forêts publiques qu’en forêts privées. À noter qu’une grande partie des surfaces concernées est très difficilement exploitable. Pour les forêts publiques, la politique menée de longue date entre le Parc national des Cévennes et l’Office national des Forêts fait que la libre évolution est déjà actée par des projets de réserves intégrales sur environ 1 000 ha. Les propriétés forestières du Parc national des Cévennes assurent également cette vocation sur près de 600 ha.
Le réseau des îlots de sénescence
L’échelle intermédiaire de la trame de vieux bois est celle du peuplement forestier, espace compris entre 1 et 7 ha, avec le réseau d’îlots de sénescence. Sur ces zones mises en place en forêts publiques par le Parc national des Cévennes et l’Office national des Forêts depuis le début des années 1990, l’objectif est de favoriser le vieillissement des peuplements forestiers. Du fait de leur dimension et de leur répartition régulière sur les forêts publiques du territoire, les îlots de sénescence jouent un rôle écologique intermédiaire entre celui des forêts en libre évolution et celui de l’arbre isolé dépérissant ou mort.
Ils visent à établir un continuum entre les habitats refuges des espèces liées aux phases finales du cycle forestier naturel. Aujourd’hui, environ 350 îlots de sénescence ont été installés dans les forêts publiques du cœur du Parc national des Cévennes. Ils couvrent environ 1 200 ha.
Arbres d’intérêt écologique
Les arbres d’intérêt écologique sont des arbres qui constituent des habitats potentiels pour des espèces d’intérêt patrimonial. Il peut s’agir d’arbres dépérissants ou morts, de très gros arbres, ou d’arbres porteurs de microhabitats comme les cavités. Le maintien des arbres d’intérêt écologique au moment des coupes permet notamment la restauration, le développement et la conservation des espèces dépendantes du bois mort dont les populations ont été fragmentées ou détruites au cours de la période agropastorale.