Les parcs nationaux sont des territoires d’innovation et d’expérimentation.
Focus sur quelques actions mises en place en ce sens par l’établissement public en 2022 en faveur de la biodiversité, du développement durable et de l’accueil du public.
Des sauterelles découvertes grâce à des ultrasons
L’année dernière, 4 nouvelles espèces de sauterelles ont été découvertes grâce à une technique jusqu'à présent réservée aux chauve-souris : des appareils d’enregistrement des ultrasons. Certaines sauterelles nocturnes difficiles à observer émettent en effet des sons inaudibles à l’oreille humaine. La Sauterelle du kermès, la Decticelle des sables et le Grillon des jas ont ainsi pu être repérés pour la première fois ou confirmés dans les piémonts gardois de l’Aigoua, à l’occasion d’une formation encadrée par un spécialiste de l’acoustique des sauterelles. L’Éphippigère carénée a quant à elle été contactée par ce spécialiste à Saint-Jean-du Gard.
Une butineuse pour dupliquer les prairies naturelles
Depuis 2020, en collaboration avec les éleveurs du territoire, le Parc national conduit des essais de semis et de récolte de prairies permanentes. Ces essais de duplication de prairies ont pour vocation d’obtenir des stocks semenciers diversifiés et locaux sur les exploitations pour implanter des prairies permanentes économes en charges, adaptées au territoire et qui répondent aux objectifs de production des éleveurs.
En juillet dernier, le Parc national a organisé plusieurs sessions de démonstration d’une nouvelle machine de récolte de graines prairiales dénommée "la butineuse". Plus d’une vingtaine de personnes ont assisté à la récolte de graines sur 4 ha de prairies à la Can de Ferrières et au Bramadou.
Et si on réinventait l’espace public... avec la pierre sèche ?
L’établissement public est impliqué depuis de nombreuses années dans la promotion de la pierre sèche et de la lauze et à son usage notamment dans les aménagements publics. Un travail a été réalisé par 2 stagiaires de l’école de la nature et des paysages de Blois sur trois cols emblématiques du territoire : Montmirat, Jalcreste et Perjuret. Table d’orientation immersive, cales roues, chemin pas d’âne... autant de pistes pour adapter la pierre sèche aux nouveaux usages !
Un nouvel outil pour concevoir un PLU : la lecture de paysages !
La réalisation d’un document d’urbanisme nécessite d’établir une vision à 10 ans du territoire communal. Les équipes du Parc accompagnent donc les maîtres d’ouvrages afin de les conseiller et de qualifier ces démarches, à toutes les étapes. Afin d'apporter une dimension supplémentaire à prendre en compte, des lectures de paysages collectives ont été organisées par le pôle Architecture, paysage et urbanisme de l’établissement à Florac. Cette démarche inédite a permis de cerner les traits essentiels du paysage et de mesurer l’impact de certaines décisions et orientations passées. L’outil de lecture des paysages a été largement développé par les équipes du Parc et une dizaine de sorties ont été organisées depuis 2021.
Les personnes malvoyantes en autonomie sur le Stevenson
Être déficient visuel et pouvoir randonner tout seul sur un grand chemin, c’est le pari fou qu’a décidé de relever l’association Y Voir, en partenariat avec le Parc national, la GMF et l’association Sur le chemin de Robert-Louis Stevenson. En avril dernier, un stage organisé à Saint-Jean du Gard a permis de tester l’application de guidage GPS « Openway » sur téléphone. Au préalable des centaines de kilomètres de sentiers ont été numérisés sur le chemin de Stevenson.
MamyCélium engagée pour la promotion de la mycorestauration
En collaboration avec le réseau français des réserves de biosphère, l’établissement public a relancé cette année le Trophée du Parc. Le jury a désigné Dylan Whalen, lauréat, pour son projet baptisé MamyCélium qui vise à promouvoir la mycorestauration (technique de dépollution des sols et de régénération des écosystèmes) et sensibiliser le public autour des nombreuses facettes du mycélium (la partie végétative et souterraine d’un champignon).
Un nouveau type de lavogne créée sur le causse Méjean
Dans le cadre de Natura 2000, 2 nouvelles lavognes ont été aménagées sur le causse Méjean. La première qui a été créée à Hures-la-Parade, sur les propriétés de l’association TAKH, est d’un type nouveau. Son développement a fait l’objet d’une étude géotechnique confiée, par l’association, au laboratoire LERM. L’objectif est de supprimer l’usage d’une bâche d’étanchéité, d’augmenter sa durée de vie et diminuer le coût de l’ouvrage. Ce bassin ne comporte pas de dalle en calcaire mais il revêtu d’une forme de ciment fabriqué à partir de matériaux locaux (gravillons en calcaire concassé) pour un rendu proche des terrains naturels. Des petits ourlets (merlons) sont intégrés afin de favoriser le développement de végétaux qui serviront d’habitats à des espèces animales aquatiques.
Ces articles sont extraits du Rapport d'Activité 2022 du Parc national des Cévennes
Il est téléchargeable ICI