Dans un cadre prestigieux, sous les impressionnantes corniches en calcaire dolomitique de Rochefort, le château de Florac abrite depuis 1975 le siège du Parc national des Cévennes.
C'est au XII ème siècle que l’on parle pour la première fois d’un château sur ce site. Le bâtiment actuel est le fruit de nombreuses modifications au fil du temps. Sa situation sur une butte de tuf calcaire à proximité de la résurgence du Vibron, en fit un point fort du système défensif de la ville de Florac, particulièrement mis à l’épreuve pendant les guerres de religion.
Une fondation indécise et troublée
La baronnie de Florac faisait partie du Comté du Gévaudan dépendant jusqu'au XII ème siècle des comtes de Toulouse, vassaux des rois d'Aragon, comtes de Barcelone. C'est à cette époque qu'on trouve, pour la première fois, la mention d'un « château de Florac » construit par Raymond d'Anduze, baron de Florac.
La ville était intégrée alors, culturellement et administrativement, au monde occitan et catalan. Après la croisade des Albigeois au début XIII e siècle, deux nouveaux suzerains se partagent l'autorité dans le Gévaudan : l'évêque de Mende comte du Gévaudan, et le roi de France, dès que la province du Languedoc fut rattachée à sa couronne sous Saint Louis.
La puissante maison d'Anduze conserva Florac dans ce nouveau contexte jusqu'à la fin du XIVème siècle.
Un château dans l’escarcelle de célébrités
Des noms célèbres s'attachèrent ensuite le titre de « Baron de Florac », sans jamais probablement avoir connu le château lui-même, notamment Diane de Poitiers la favorite d'Henri II, et Charles de Valois duc d'Angoulême et comte d'Alès, fils naturel de Charles IX.
Les Grimoard, comtes du Roure et marquis de Grizac (descendants de la famille d'Urbain V, pape d’Avignon du XIV ème siècle, originaire de Lozère) furent les derniers barons de la cité floracoise, de la moitié du XVIIeme siècle à la Révolution.
Une vie dure... loin de la vie de château !
La période la plus mouvementée qu’ait connue Florac et son château fut celle des guerres de religion entre protestants et catholiques (1562 à 1629).
La ville changea de mains plusieurs fois. Ses remparts furent détruits, puis reconstruits. Le château lui-même dut être entièrement rebâti en 1652. Il servit ensuite d’appui aux autorités royales pendant la guerre des Camisards au début du XVIII ème siècle.
En 1793 à la Révolution, les tours du château, symboles de la féodalité, furent décapitées.
La famille du Roure en resta pourtant propriétaire jusqu'en 1810 où elle le vendit à l'Etat. Il est alors transformé en prison comme en témoignent encore les grilles que portent certaines fenêtres de la façade orientale, les noms des prisonniers gravés dans la pierre et des portes de cachot qui ferment certaines tours.
Vers une nouvelle destinée...
En 1929, le député de l'arrondissement, Charles de Pomaret loue le château. Il entreprend des travaux, fait abattre le grand mur d'enceinte et ouvre des fenêtres sur la façade ouest.
En 1940, propriété de la Caisse d'épargne, il est utilisé comme colonie de vacances puis, peu à peu, laissé à l’abandon.
Devenu propriété du Parc national des Cévennes en 1973, sa restauration fut immédiatement entreprise. Dans la cour, deux bâtiments contemporains ont été construits en style traditionnel. Ils abritent aujourd'hui les bureaux du Parc qui s'étendent aussi dans une aile de l'ancien tribunal.