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© Julien Marie
 
Le Parc national des Cévennes et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) ont réalisé entre 2016 et 2020 une étude hydrogéologique du causse Méjean. L’objectif était de mieux connaître le fonctionnement des eaux souterraines de ce vaste plateau calcaire. Durant quatre ans, des études ont été conduites afin d’affiner les connaissances.

 

Dans ce quatrième épisode, nous vous proposons un tour d’horizon des solutions mises en place de tous temps pour récupérer l’eau de pluie sur le causse qui est dépourvu de cours d’eau permanents.

 

Le territoire du Parc national n’échappe pas à l’impact du changement climatique. Dans le cahier thématique commandé en 2020 sur cette question, les études font état d’une augmentation de la température annuelle de 1,6 à 2,6° et de 2,2 à 3,6° en été à l’horizon 2055. Selon le scénario le plus catastrophique, le mercure pourrait grimper de 7° l’été en 2085 !

S’agissant de l’hydrologie, l’agence de l’eau Adour-Garonne estime que, sur son bassin, il faut prévoir « des baisses de débits comprises entre 20 et 40 % en moyenne annuelle d’ici 2050. La dynamique des écoulements sera également fortement modifiée notamment en période de basses eaux : sans changement drastique des usages, les étiages seront plus précoces, plus sévères et plus longs ».

 

Des citernes et des lavognes comme solutions

 

S’approvisionner en eau a toujours été un défi pour les habitants du causse. Et les anciens ont été ingénieux. « L’architecture des maisons caussenardes a été pensée pour capter l’eau de pluie », atteste Nathalie Crépin, architecte au Parc national. « Chaque maison disposait au moins d’une citerne. Une cavité était creusée sous la future maison. Elle était étanchéifiée avec des enduits à la chaux et au sable. L’eau était récupérée par les toits grâce à des corbeaux de pierre qui sortaient des façades pour supporter des chéneaux en bois. La citerne pouvait aussi être construite à côté de l’habitation, c’est un petit bâti au toit voûté ». Difficile d’estimer le nombre de citernes toujours en fonction actuellement mais nul doute qu’il a nettement diminué avec l’arrivée du réseau d’eau potable. L’installation d’un double réseau, eau potable pour la consommation et non potable pour l’arrosage, le ménage et l’alimentation des sanitaires, est encore très timide.

Pour abreuver leurs troupeaux, les éleveurs ont de tout temps aménagé des lavognes. On en dénombre 119 sur le causse. Parmi elles, une petite trentaine de retenues artificielles (bétonnées ou bâchée) permettent de stocker l’eau de pluie durant les épisodes pluvieux pour la restituer aux troupeaux en été. A Villeneuve, le captage d’une source alimente une cuve de 24 000 l, enterrée sous la bergerie. « A l’époque, elle permettait de satisfaire les besoins en eau. Il y a 7 ans nous avons dû créer une retenue de 250 m³ pour abreuver nos 750 brebis », explique Michel Maurin, éleveur. L’installation d’une citerne est régulièrement préconisée par le pôle architecture de l’établissement lorsqu’il est sollicité pour la construction d’un bâtiment en cœur de Parc.

 

 

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© Olivier Prohin - PNC

 

Le causse Méjean est approvisionné en eau potable par prélèvement de l’eau superficielle de la rivière Jonte, dérivée à quelques centaines de mètres du sommet du mont Aigoual. L’eau est acheminée par une conduite de 12 km. En 2004, pour faire face au besoin plus important de cette ressource en été, un bassin de 45 000 m³ a été construit à Berre près de Gally. Le réservoir se remplit en automne et en hiver. Cette solution fonctionne mais parfois la situation est « sensible ».

 

« Si les pluies régulières nous permettent de remplir le bassin, les événements pluvieux forts et courts compliquent son remplissage en raison du fonctionnement de cet ouvrage », explique Etienne Amegnigan, chef du service eau et assainissement de la communauté de communes Gorges Causses Cévennes. Et la survenue de ces phénomènes intenses devrait s’accentuer. « Pour sécuriser davantage l’approvisionnement en eau, le rendement du réseau a été amélioré et se rapproche de 80 % sur le territoire du Méjean. Mais d’autres solutions doivent être trouvées et les réserves en eaux karstiques identifiées grâce à l’étude hydro- géologique font l’objet d’une réflexion au sein de la collectivité ».

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Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc "De Serres en valats". Son grand angle est consacré aux principaux résultats de l'étude hydrogéologique réalisée sur le causse Méjean. Vous pouvez le télécharger sur notre site en cliquant sur ce lien.

 

 

Evènement !

Nous vous proposons une conférence (Florac le 10 mars 2022) et deux animations (Florac et Causse Méjean le 12 mars 2022) pour revenir sur les thèmes abordés par l'étude hydrogéologique du Causse Méjean et ses résultats.

Plus d'informations et inscription obligatoire sur ce lien


Source URL: https://cevennes-parcnational.fr/actualites/etude-hydrogeologique-du-causse-mejean-episode-4-leau-une-preoccupation-permanente