En rentrant d'une sortie sur le terrain, le 29 mars dernier aux Crozes-Bas (Cassagnas), les agents de l'équipe Vallées cévenoles du Parc national ont eu la désagréable surprise de trouver par terre sur les marches devant leurs bureaux un oiseau qui avait perdu connaissance, vraisemblablement après avoir percuté la porte vitrée du bâtiment.
Il s'agissait sans nul doute d'un pic. Mais avec sa petite taille, la large tâche rouge de sa calotte et le rouge pâle de ses sous-caudales, il ne pouvait s'agir d'un pic épeiche, espèce la plus couramment rencontrée. En observant plus soigneusement l'oiseau et à l'aide d'un guide, les agents ont finalement déterminé qu'il s'agissait d'un pic mar. Une découverte étonnante car l'espèce n'est quasiment pas connue des espaces forestiers du Parc national des Cévennes. Depuis la création du Parc, seules deux observations de cette espèce ont pu être faites : l'une dans les forêts de l'Aigoual en 1974, l'autre sur la commune de Florac en 2016.
Après quelques minutes difficiles, l'oiseau a finalement retrouvé ses esprits et s'est envolé dans un vieux châtaignier tout proche. Le pic mar est en effet connu pour affectionner les vieilles forêts de feuillus et tout particulièrement les branches mortes des arbres âgés. Le pic mar, dont les effectifs augmentent en France, mériterait d'être davantage recherché dans les vieux vergers de châtaigniers de la vallée du Tarnon et de la Mimente, à des altitudes inférieures à 1 000 m.