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L'établissement a réalisé des diagnostics de vulnérabilité au changement climatique dans 12 exploitations agropastorales représentatives du territoire du Parc. 

 

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Troupeau sur le causse Méjean © Bruno Descaves - PNC

 

 

L’établissement public a réalisé des diagnostics dans 12 exploitations agropastorales du territoire afin d’évaluer leur vulnérabilité et leur robustesse face au changement climatique. Ils ont aussi permis d’identifier les mesures que les éleveurs et éleveuses mettent en œuvre pour s’y adapter.

 


Entre juin et août, le pôle agri-environnement de l’établissement a réalisé des diagnostics de vulnérabilité dans 12
exploitations agropastorales représentatives du territoire du Parc, à raison de 3 pour chacun des massifs : les vallées cévenoles, le causse, le mont Lozère et le mont Aigoual. La réalisation de ces diagnostics de vulnérabilité est une mesure définie dans la stratégie d’adaptation au changement climatique mise en œuvre par l’établissement depuis 2022 (Projet Life Natur’Adapt).
Les entretiens réalisés avec les éleveurs et éleveuses mettent en évidence un impact du changement climatique sur toutes les exploitations. Toutefois, il varie en fonction de la situation géographique des fermes sur le territoire et des systèmes d’exploitation.

 

Les différentes menaces  identifiées


La diminution de la ressource pastorale, c’est-à-dire l’ensemble des végétations spontanées constitutives des prairies, parcours et forêts, est la première menace à laquelle les exploitations sont confrontées. Ceci est principalement dû aux sécheresses successives. «Un éleveur du mont Lozère m’a indiqué que la ressource pâturée peut varier du simple au
triple si une année de sécheresse est suivie d’une année pluvieuse », rapporte Aurore Lorant, agente au pôle agri-environnement. Cette baisse de la ressource végétale peut entraîner un déplacement plus régulier des troupeaux d’une zone de pâturage à une autre, mais aussi le besoin d’utiliser de plus vastes surfaces pastorales. D’autres facteurs
peuvent aggraver la situation comme la survenue de gels tardifs ou l’apparition de maladies pouvant fragiliser les arbres mais également impacter la santé animale.
 

La baisse de la ressource en eau constitue une autre problématique majeure. Elle est accentuée par le fait que le territoire est situé en têtes de bassins versants : lors de fortes pluies, l’eau s’écoule rapidement en aval. Par ailleurs, la raréfaction des précipitations au printemps, et surtout en été, entraîne une diminution des débits des cours d’eau et du niveau de recharge des nappes d’eau souterraine. Ceci peut, dans le cas de petits ruisseaux superficiels, se traduire par une diminution de la réserve hydrique des sols, et donc de l’eau disponible pour les végétaux.
 

En cas de vagues de fortes chaleurs, les troupeaux peuvent directement être impactés. En effet, les animaux ont plus de difficultés à maintenir leur température corporelle constante dans ces conditions, ce qui peut provoquer un stress thermique. De ce fait, les troupeaux s’alimentent moins, ce qui peut entrainer une baisse de leur production.

 

 

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Troupeau en chaume sur le mont Lozère © Aurore Lorant


 

Les réponses adaptées


Les mesures d’adaptation mises en place par les éleveurs et éleveuses sont très diversifiées, et dépendent des systèmes d’exploitation (sédentarité ou transhumance, présence de cultures…). Il peut s’agir de l’augmentation des surfaces pastorales ou cultivées, de l’implantation de semences adaptées aux conditions locales, de la mise en place d’équipements tels que des citernes de récupération des eaux pluviales de toitures, de bâtiments de stockage de fourrage, de machines agricoles de récolte adaptées… Par exemple, l’une des solutions d’adaptation mise en œuvre par certaines exploitations transhumantes de l’Aigoual consiste à avancer la montée en estive afin de profiter de la pousse plus précoce de l’herbe.


D’autres exploitations agropastorales sédentaires situées sur le causse Méjean peuvent, quant à elles, agrandir les surfaces de pâturage et de prairies de fauche pour compenser la réduction de la production végétale. En septembre dernier, une réunion de concertation a eu lieu avec les principaux acteurs : chambres d’agriculture, Institut Agro, le Parc
naturel régional de l’Aubrac et des collectivités territoriales afin de réfléchir à la façon d’améliorer l’accompagnement des exploitations dans leur adaptation au changement climatique. La poursuite de la réalisation des diagnostics de vulnérabilité, la mise en place d’un accompagnement technique sur l’agroéquipement, ou encore l’animation de groupes d’échange entre éleveurs et éleveuses font partie des pistes envisagées.

 

 

DSEV

 

Cet article est extrait du dernier numéro du magazine du Parc de serres en valats. Son Grand angle s'intéresse aux impacts potentiels du changement climatique sur la forêt.

Vous pouvez le télécharger en cliquant ICI

 


Source URL: https://cevennes-parcnational.fr/actualites/limpact-du-changement-climatique-evalue-sur-12-exploitations-agropastorales