Cet automne, une nouvelle locataire discrète s’est glissée dans les couloirs du siège du Parc national des Cévennes. Vous la connaissez certainement, il s’agit de la Leptoglossus occidentalis, une punaise originaire d’Amérique du Nord, plus communément appelée punaise américaine ou punaise des pins.
Depuis son arrivée en Europe dans les années 1990, cette espèce exotique envahissante s’est répandue sur notre continent et elle a été observée officiellement pour la première fois dans le Parc national des Cévennes en 2016.
À l’automne, cette punaise est souvent visible autour des habitations, car elle cherche un refuge pour l’hiver, et elle peut même s’inviter dans nos intérieurs, comme elle l’a fait récemment dans les bureaux du Parc.
Une espèce exotique envahissante
La Leptoglossus occidentalis est reconnaissable par son corps brun allongé et ses pattes arrière élargies. Contrairement aux autres punaises indigènes, elle présente des marbrures caractéristiques et des antennes rayées.
Elle se nourrit principalement de graines de conifères comme les pins et peut occasionnellement causer des dégâts dans les forêts et les plantations de conifères en réduisant la qualité des semences.
En cas de danger, la punaise américaine peut produire une sécrétion dont l'odeur rappelle pour certains celle des aiguilles de pin ou de la pomme.
Pourquoi cette punaise s’installe-t-elle dans nos maisons ?
À l’approche de l’hiver, elle cherche des endroits chauds pour se protéger des températures basses. Les maisons, tout comme les bâtiments publics, offrent des abris parfaits pour passer la saison froide. Elle entre souvent par inadvertance, attirée par la chaleur, et elle peut rester cachée dans des recoins jusqu’au printemps.
La punaise américaine ne représente aucun risque direct pour les humains et les animaux domestiques : elle ne pique pas et ne transmet aucune maladie.
Quels enseignements en tirer ?
Chaque arrivée d’une espèce exotique suscite des craintes pour la faune, la flore et les écosystèmes locaux. Nous savons aujourd’hui que le développement d’espèces exotiques envahissantes figure parmi les 5 principales causes de l’érosion de la biodiversité.
La mondialisation des échanges facilite la circulation de nombreuses plantes, de champignons, d’animaux, de bactéries de manière volontaire (collections, nouveaux animaux de compagnie...) ou non (dans les ballasts des bateaux, sur des marchandises...).
La grande majorité ne survit pas dans un nouvel environnement. Seule une infime partie parvient à se maintenir, à se reproduire et parfois à prospérer. Parmi ces dernières, quelques-unes vont poser beaucoup de problèmes pour les écosystèmes en place (ex : la Renouée du Japon, la Jussie, les écrevisses américaines,...).
Concernant la punaise américaine, elle a d'abord été signalée en France au voisinage de ports, probablement arrivée dans des chargements de bois nord-américains, et se répand actuellement vers l'intérieur du continent européen.