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Noémie Racine a passé l’été en tant que saisonnière au sein du Parc national des Cévennes sur le massif Causse-Gorges.

Sa mission ? Informer les visiteurs sur les pratiques pastorales, le partage de l'espace, les comportements à adopter face aux chiens de troupeaux et les sensibiliser aux richesses du territoire et à la réglementation qui permet de les protéger.

 

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Noémie (au centre) accompagnée de Juliette, technicienne accueil et sensibilisation (à gauche) et Anne-Lise, sa binôme (à droite) au bureau du Parc du Villaret sur le Causse Méjean © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Aux côtés des 6 autres jeunes qui étaient issus du territoire, Noémie avait un profil un peu particulier puisqu’elle habite dans le Saguenay, au Québec !

Étudiante en neuropsychologie et biologie à l’université Concordia à Montréal elle a également une formation de trois ans en sciences de la vie et de la terre.

Nous lui avons posé quelques questions sur son expérience cévenole.

 

Comment as-tu trouvé ce poste de saisonnière au Parc ?

J’ai pris un chemin un peu plus atypique que mes collègues français. En effet, plusieurs contacts m’ont référé à cette fiche de poste. Normalement le Parc embauche des jeunes qui connaissent le territoire mais une exception a été faite car j’habite dans le Parc national du Fjord du Saguenay qui est jumelé avec celui des Cévennes. J’avais déjà visité la région avec ma famille il y a quelques années et je rêvais d’y revenir.

 

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Le parc national du Fjord-du-Saguenay, d'une superficie de 326,7 km2 est situé le long des rives du fjord © J.boulian, Wikimedia Commons

 

 

Comment s'est passée ton adaptation à ce nouveau pays ?

Au début j’avais un peu le mal du pays et très peu de repères. Une de mes plus grandes craintes c’était la conduite en mode « manuel ». Au Québec, toutes les voitures sont automatiques ! Et avec les routes du Parc qui sont souvent sinueuses, cela ajoutait une difficulté particulière.

J’apprenais également à vivre seule pour la première fois, très loin de ma famille. Il m’a fallu bien deux semaines avant que je me sente vraiment en confiance. Le fait de commencer à travailler m’a grandement rassurée et aidée à m’intégrer.

 

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Les 7 saisonniers lors de leur formation au début de leur mission © Pascal Michel - Parc national des Cévennes

 

 

Des rencontres ont-elles marqué ton séjour?

Alors ça oui ! Toute l’équipe du Parc a été très accueillante avec moi, notamment Brigitte Chapelle, technicienne d’accueil et Patricia Rossel, responsable des ressources humaines, avec qui j'échangeais par courriel (depuis déjà 1 an !) pour ma venue au Parc.

De plus, après ma première semaine, de formidables Belges sont venus vivre dans la même maison que moi et nous avons formé une amitié hors du commun.

Enfin, mon binôme, Anne-Lise, sans qui les journées de travail (et au-delà) n’auraient pas été les mêmes. En effet, c’est elle qui m’a fait découvrir la « vie Lozérienne ».

 

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Noémie et Anne-Lise se rendent à leur point de sensibilisation du jour, sur le sentier des corniches © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

En quoi consistait ton travail ?

Chaque jour, avec Anne Lise, nous parcourions les sentiers du Causse Méjean situés en zone cœur pour informer les randonneurs sur les différentes règlementations du Parc notamment en matière de bivouac (autorisé à moins de 50 m d’un GR), l’interdiction d’allumer un feu, les règles de la cueillette, l’obligation de tenir son chien en laisse… et tout cela dans le but de préserver le plus possible ces écosystèmes fragiles, le paysage et la forêt.

Une grande partie de notre travail consistait également à faire une information plus spécifique sur le comportement à adopter lors d’une rencontre avec un troupeau et notamment avec les chiens de protection. C’est un travail essentiel pour faciliter les relations entre les éleveurs et les randonneurs.

 

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Une des missions d'Anne-Lise et Noémie consistait à informer les visiteurs sur l'agro-pastoralisme et l'importance de respecter le travail des bergers © Troupeau sur l'Aigoual, Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

Enfin, trois fois par semaine, nous organisions des observations de vautours avec les randonneurs du sentier des corniches du Méjean pour sensibiliser les visiteurs à la réintroduction des vautours d’Europe et à leur mode de vie.

 

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Sur le point d'observation des vautours. Hasard du jour, un couple de Québécois visitait les Cévennes ! © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 

 

Si tu devais décrire ton expérience et le Parc national en quelques mots...

Pour mon expérience, je dirais enrichissante pour la foule d’information que j’y ai apprise et les nombreux partages culturels. Rebondissante pour tous les défis, bâtons dans les roues et périples rencontrés. Et ressourçante car se retrouver avec la nature et seule (ou presque) m’a profondément ramenée à moi-même.

Pour décrire le Parc je dirais conscient, car le travail qu’il mène pour préserver les espaces tout en conciliant agriculture, activités économiques et tourisme est essentiel. Je dirais aussi prévenant car j’ai senti que la volonté de prévenir au lieu de guérir était au cœur de son action.

Finalement je dirais grandiose. Quelle diversité de paysages !  Depuis les gorges du Tarn et de la Jonte, les steppes du Causse Méjean en passant par les forêts du Mont-Lozère ou de l’Aigoual, chaque lieu était magnifique à sa manière.

 

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Avant l'orage sur le Causse méjean © Caroline Devevey - Parc national des Cévennes

 

As-tu une anecdote particulière autour de ta mission à raconter?  

Oui, un dimanche matin de juillet, nous étions en voiture avec Anne-Lise en direction du sentier des corniches où nous allions faire une petite animation autour des vautours. Soudain, nous aperçûmes de la fumée noire dans la forêt.

Presque immédiatement on put distinguer des flammes près de la route et nous nous sommes approchées. Un guide-interprète était déjà sur place et avait alerté les pompiers. Anne-Lise et moi nous sommes tout de suite séparées pour assurer la sécurité de tous : moi à l’intersection un peu plus haute pour fermer l’accès à la circulation et Anne-Lise avec les personnes sur place. Ensemble, nous avons réussi à garder tout le monde en sécurité et à faciliter le travail des pompiers.

C’est le moment dont je suis le plus fière dans ma courte carrière d’agente de terrain !

 

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L'origine du feu était un bivouac qui n'avait pas respecté l'interdiction en vigueur sur tout le territoire... © Adrien Majourel - Parc national des Cévennes

 


Un moment préféré lors de ton séjour ici?

Je dirais que mes moments préférés étaient ceux passés sur les corniches du Méjean, un endroit merveilleux, dans lequel nous pouvions observer des oiseaux fascinants et partager nos connaissances avec les randonneurs.

 

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Coucher de soleil sur le sentier des corniches © Caroline Devevey - Parc national des Cévennes

 

 

Pour aller plus loin :

 


Source URL: https://cevennes-parcnational.fr/actualites/une-quebecoise-dans-les-cevennes