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Les milieux tourbeux

Le Parc national des Cévennes compte plus de 1 000 zones tourbeuses, situées notamment sur le mont Lozère et le massif de l’Aigoual. Les tourbières marquent la transition entre milieux aquatiques et milieux terrestres. Milieux relictuels de l’époque glaciaire, elles constituent les réservoirs d’une biodiversité très spécialisée et rare. Ce sont des milieux très fragiles.

D’immenses éponges 

Les milieux tourbeux constituent des éponges immenses et jouent un rôle hydrologique essentiel. Stocker l’eau, soutenir les faibles débits des rivières en été, et alimenter les nappes comptent parmi leurs principales fonctions écologiques. En stockant l’eau, les tourbières limitent l’effet des crues lorsqu’elles ne sont pas saturées. Elles ralentissent les écoulements de surface par rechargement de la nappe phréatique. On parle alors d’effet tampon. Elles contribuent également à la qualité de l’eau par filtration, auto-épuration et piégeage des sédiments.

La tourbe, alliance de l’eau et de la terre

Dans les zones tourbeuses, le sol est saturé d’eau en permanence, et donc privé d’oxygène. Or, cet élément est nécessaire aux bactéries et aux champignons responsables de la décomposition et du recyclage de la matière organique. C’est pourquoi la litière végétale s’accumule sous forme de tourbe, sombre dépôt de débris organiques tassés et très peu décomposés.

De la matière organique mal dégradée

La tourbe peut contenir de 20 à 97 % de matière organique mal dégradée. Dans ces sols pauvres en
éléments nutritifs et peu propices à l’activité biologique, la production de matière organique est donc plus importante que sa décomposition. Au fil des siècles et des millénaires, ceci entraîne
l’accumulation de tourbe sur environ 40 cm à plusieurs mètres d’épaisseur

Joncs, laîches et sphaigne

La tourbe est surtout constituée de joncs, de laîches et de nombreuses mousses, comme la sphaigne, dont la structure cellulaire originale lui permet de stocker une quantité d’eau égalant jusqu’à 30 fois son propre poids sec.
Le criquet ensanglanté, plusieurs libellules ou encore la grenouille rousse sont au nombre des animau qui peuplent les milieux tourbeux

Une gestion tout en douceur

Conserver ces milieux fragiles nécessite de maintenir en priorité leur fonctionnement hydraulique naturel et leur faible teneur en éléments minéraux. Le drainage, l’écobuage, la fertilisation, la colonisation par des arbustes et le surpâturage sont à proscrire.