La Société Botanique du Centre-Ouest (SBCO) est une association qui contribue à inventorier la flore, œuvre à l’étude et la sauvegarde de la flore ainsi qu’à la formation des botanistes amateurs ou éclairés. Du 7 au 14 juin, une trentaine de membres ont arpenté le Parc national.
3 questions à Franck Le Bloch, président de la SBCO
Pourquoi avez-vous choisi les Cévennes ?
La SBCO est une association de botanistes qui promeut la botanique de terrain, la connaissance et la préservation du patrimoine floristique sur l’ensemble de la France.
Les Cévennes abritant un patrimoine floristique remarquable avec quelques espèces endémiques, il était naturel que nous visitions cette belle région.
Ces sessions sont réalisées en partenariat avec des organismes locaux ?
Cette session botanique a été organisée à l’initiative de Frédéric Andrieu, botaniste du Conservatoire Botanique National Méditerranéen, qui est un grand connaisseur du patrimoine floristique de la région.
À chacune de nos sessions au travers de l’hexagone et des régions voisines, nous avons pour habitude d’échanger avec les sachants locaux afin d’avoir une connaissance plus fine des enjeux locaux. Nous avons en ce sens demandé à pouvoir être accompagnés par des agents du Parc national afin de nourrir les échanges.
Nous avons prospecté principalement les habitats rocheux (calcaires et siliceux), les hêtraies cévenoles, les formations à cistes, les garrigues et les pelouses des causses.
Pourquoi est-ce important pour vous de donner envie aux jeunes de faire de la botanique ?
Afin d'expliquer notre motivation à transmettre notre passion, j'ai pour habitude de citer le philosophe J.J. Rousseau qui aimait comme nous partager sa passion pour la botanique. Dans la septième promenade des "Rêveries d'un promeneur solitaire" (1782), J.J. Rousseau explique que le botaniste "se promène, il erre librement d’un objet à l’autre, il fait la revue de chaque fleur avec intérêt et curiosité, et sitôt qu’il commence à saisir les lois de leur structure, il goûte à les observer un plaisir sans peine aussi vif que s’il lui en coûtait beaucoup. Il y a dans cette oiseuse occupation un charme qu’on ne sent que dans le plein calme des passions mais qui suffit seul alors pour rendre la vie heureuse et douce".
De plus, dans ses "Lettres élémentaires sur la botanique" (sixième lettre à Madame Delessert, 2 mai 1773), J. J. Rousseau indique que la botanique "n’est pas une nomenclature de perroquet qu’il s’agit d’acquérir, mais une science réelle, et l’une des sciences les plus aimables qu’il soit possible de cultiver". Ainsi s'exprimait le philosophe sur la vertu de la botanique et de ses bienfaits sur les êtres humains. D’où notre souhait de partager cette passion pour rendre l’humanité plus heureuse et plus aimable par ces temps de tensions géopolitiques intenses.
Pour information, la SBCO propose des sessions pour débutants afin de s’initier à la botanique. L’objectif est d’apprendre à reconnaître les espèces végétales, qui constituent autant de mots de vocabulaire permettant de construire des phrases pour décrire et comprendre le grand livre de la Nature.
Pour aller plus loin :
